Bulletin de santé du végétal

BSV Betterave - N° 11

Betterave

Du 2 0 / 07 / 1 5 au 27 / 07 /1 5

LE RESEAU 2015

Etat général Sur les 27 parcelles qui composent le réseau, 20 font l'objet d'une observation cette semaine. Le déficit hydrique reste d'actualité chez les non irrigants comme le témoigne l'état de la végétation dans la région de Ladon. Chez les irrigants, le potentiel de la culture est maintenu mais les quotas disponibles arrivent à épuisement. Dans des parcelles de limon profond où seulement 2 tours d'eau sont réalisés, des brulures sur la première couronne de feuilles sont fréquentes.

MALADIES DU FEUILLAGE

Fentes de retrait en sol argileux
(Secteur Ouzouer / Bellegarde)

Contexte d'observations Les parcelles retenues pour le suivi 2015 sont actuellement au nombre de 19 et constituent un maillage de la zone de production. L'observation des maladies du feuillage a débuté le 22 juin pour s'achever le 21 septembre, sur la base d'un prélèvement hebdomadaire et aléatoire de 100 feuilles issues de la couronne intermédiaire des betteraves. Il devra être réalisé dans une zone jugée par l'observateur comme la plus représentative de la parcelle. Chaque feuille comportant au moins un symptôme de maladie est totalisée dans la catégorie correspondante pour obtenir une Intensité de Pression par Maladie (IPM).

Identification

Seuil de nuisibilité

Ils sont issus de travaux d'expérimentations pluriannuels et correspondent au pourcentage de feuilles présentant un symptôme de maladie clairement identifiable (identification effectuée à l'aide d'une loupe).

Pour cette campagne, il convient de prendre en compte l'évolution des seuils de déclenchement, dans le cas d'une première intervention fongicide réalisée après le 15 août (cf. tableau ci-dessous).

Seuils de déclenchement des traitements aux maladies du feuillage :

Etat général

14 parcelles font l'objet d'une observation cette semaine. Dans 4 parcelles les observations sont interrompues du fait d'une première intervention (Lumeau, Boinville, Courtempierre, Bricy). Enfin, Yèvre la ville n'a pas été observée ce lundi.

Cette semaine la rouille évolue toujours : 10 parcelles présentent des symptômes; 4 nouvelles atteignent le seuil de nuisibilité (15%) depuis le début des observations. La cercosporiose évolue lentement avec 10 parcelles entre 1 et 4%. Une seule atteint le seuil de nuisibilité il s'agit d'Artenay. L'Oïdium fait son apparition dans le réseau, à St Luperce, où le seuil de nuisibilité est atteint. En dehors du réseau, des foyers sont signalés sur les communes de Corbeilles en Gâtinais (45), Bailleau le Pin
(28), Méréville (91), Boisseaux (45), Pithiviers (45) ou encore Morville en Beauce (45), notamment sur des variétés très sensibles.

Malgré l'absence de pluies significatives, les maladies évoluent lentement dans les parcelles irriguées à l'optimum.

Pour résumer, cette semaine :
- 22 % des parcelles sont sous contrôle d'un T1
- 33% atteignent le seuil T1 essentiellement pour la rouille (1 cas pour l'Oïdium, 1 cas pour la Cercosporiose).

Enfin, il est important de préciser que les deux parcelles du réseau toujours indemnes de maladies (soit 11%) sont non irriguées. Dans ces situations, il convient d'attendre que les conditions météorologiques redeviennent plus propices au développement des maladies avant d'envisager une intervention.

NUISIBLES ET PARASITES

TEIGNES

Contexte d'observations
Piégeage des papillons : Les captures de papillons sont en baisse significative cette semaine avec une moyenne de 12 papillons par pièges contre 29 et 22 au cours des 15 derniers jours.

Echilleuses et Gidy reste les sites les plus concernés avec 34 et 25 captures.

Concernant les chenilles : le site d'Echilleuses n'a pas été contrôlé suite à une intervention réalisée il y a moins de 15 jours. Les dégâts évoluent rapidement à Puiseaux avec 48 % de plantes infestées. Ils restent inférieurs au seuil de nuisibilité pour les sites de Bromeilles et Ecrennes

Seuil de sensibilité Le seuil est atteint lorsque 10% de plantes sont touchées par des dégâts chenilles. Les dégâts ne pourront se développer qu'en absence d'irrigation ou de pluies prolongées. Il convient de surveiller attentivement les cultures sèches et de rester très vigilent vis-à-vis de la teigne dans les semaines à venir. Compte tenue des vols enregistrés ces trois dernières semaines la pression parasitaire peut s'intensifier rapidement.

NOCTUELLES

Contexte d'observations Seulement 11 parcelles ont été observées. Plus d'un quart ne mentionne pas leur présence. Pour les trois quarts restant les dégâts observés sont inférieurs au seuil de nuisibilité.

Ce parasite ne constituent pas un risque actuellement pour la culture.

Seuil de nuisibilité

En été le seuil de nuisibilité est atteint si 50 % des plantes présentent des perforations. En région Centre le recours à l'irrigation limite fréquemment le développement des chenilles.

NEMATODES (H ETERODERA

SCHACHTII )

Contexte d'observation Des zones moins développées avec un feuillage réduit flétrissant rapidement aux heures chaudes de la journée sont déjà observées proches de zones déjà reconnues comme touchées par ce nématode. L'extension du parasite se poursuit et de nouveaux cas sont bien identifiés chaque semaine en dehors des zones historiques. Pensez à contacter votre Délégation ITB Centre en cas de doute sur la présence de nématodes dans vos parcelles.

Seuil de nuisibilité Les femelles de ce ver microscopique se fixent en permanence sur les radicelles de betteraves sous forme de petits kystes blancs qui vont brunir au fur et à mesure de leur maturation. Ils constituent la forme de conservation des larves dans le sol qui pourront infecter de nouvelles plantes au cours des rotations futures.

Nématodes à Kystes : zone contaminée avec flétrissement du feuillage

Stade de sensibilité Les attaques précoces sont les plus nuisibles. Il convient de bien identifier ces nouveaux foyers afin d'utiliser des variétés tolérantes pour les rotations à venir.

MALADIE ET VIRUS

R HIZOMANIE

Contexte d'observation
Les premiers symptômes sont maintenant bien visibles : des plantes isolées flétrissent, leur pivot est atrophié et lignifié de couleur brune, ceci indépendamment de l'état hydrique du sol.

Symptôme de rhizomanie sur feuillage : Flétrissement des plantes touchées

Symptôme de rhizomanie sur racine : Lignification des vaisseaux vasculaires

Le choix de variétés très résistantes à la rhizomanie (exemple : Britta, BTS 490) par les producteurs doit permettre de limiter l'impact sur le rendement dans les zones à risques. Il est important de bien identifier les nouvelles situations susceptibles d'apparaitre en dehors des zones historiques afin d'adapter le choix variétal pour les rotations futures.

MILDIOU

Des symptômes de mildiou sous forme de petits foyers ou sur des plantes isolées sont observés. Ces observations sont plus fréquentes dans les limons battant d'Eure et Loir. Avec parfois jusqu'à 4 % des plantes touchées.

Le mildiou de la betterave est une maladie des régions tempérées humides. Il se développe préférentiellement en conditions humides et relativement froides. Le champignon s'étend de façon systémique dans la plante et produit de nombreuses spores qui sont disséminées par la pluie.

Un feuillage dense, peu aéré favorise les contaminations Actuellement le climat ne favorise pas son extension
Mildiou : symptômes sur plante entière contrairement à 2014. Ces betteraves en se développant vont avoir un bouquet foliaire plus ou moins difforme. Les premières couronnes de feuilles vont se marbrer et jaunir.

Actuellement en raison du jaunissement des parcelles avec le stress hydrique sa présence est plus difficile à détecter.

RHIZOCTONE B RUN

Contexte d'observations Certaines parcelles sont touchées par ce champignon tellurique. Les symptômes qui aujourd'hui, résultent d'une contamination qui remonte au printemps ou en début d'été.

s'extériorisent

L'humidité (en partie dû à l'irrigation pour 2015), des températures supérieures à 25°c, ainsi qu'une mauvaise structure favorise son développement.

Identification : Sa présence se manifeste par une nécrose des pétioles à la base du collet, aboutissant peu à peu à la destruction complète du feuillage. Au niveau des racines, une pourriture, sèche, brune, plus ou moins profonde selon le degré d'évolution de la maladie, peut être observée à partir de la surface du sol.

Au stade actuel de la culture, aucun moyen de lutte ne peut être envisagé. Il convient de bien identifier ces parcelles afin d'employer des variétés tolérantes dans les rotations futures et d'aménager la rotation afin de limiter le développement du champignon.

Rhizoctone Brun : flétrissement du feuillage et nécrose des racines (parcelle irriguée secteur Beauce)

Rhizoctone Brun : racine nécrosée