Bulletin n° 4 14 mars 2017

Stade phénologique des cultures de lavande et lavandin : repos végétatif
Stade phénologique de la sauge sclarée : nouvelles feuilles, 2 à 4 paires selon les secteurs

Cécidomyie de la lavande et du lavandin

Présentation du ravageur : Resseliella lavandulae, cécidomyie de la lavande et du lavandin, est un insecte inféodé aux lavanderaies. L'adulte, forme ailée, émerge du sol en hiver. Le vol a lieu entre janvier et avril selon les années et les zones, sa durée peut atteindre 50 jours. Ces adultes, dont la vie n'excède pas quelques jours, se reproduisent dans les heures qui suivent leur émergence. Les femelles pondent alors leurs œufs dans les anfractuosités des écorces des rameaux. Ils évoluent en larves d'abord de couleur blanche puis rose orangée. Logées sous l'écorce, elles se nourrissent de sève ponctionnée dans les rameaux. Ces larves sont à l'origine des dégâts dont l'expression symptomatique est le dessèchement des rameaux attaqués (aspect argenté voir photo). L'observation des symptômes débute en mai. A partir de cette date et jusqu'au mois de juin, les larves se laissent peu à peu tomber au sol, à la base des plants, où elles s'enfouissent sous quelques centimètres de terre. Elles se transforment alors en pupes, et passeront le reste du cycle sous terre jusqu'à l'hiver prochain.


Pièges utilisés : Les pièges utilisés sont des pièges à émergence qui permettent de capturer les adultes dès leur sortie de terre. Les pièges sont constitués de fûts opaques avec 2 tubes en plexiglas (au sud et à l'ouest du fût). Lorsqu'un adulte sort de terre, il est attiré par la lumière et piégé dans l'un des tubes. La technique de piégeage a tendance à avancer légèrement les dates de sortie des insectes par rapport aux conditions réelles, car les pièges sont de couleur foncée et provoquent une augmentation de température à l'origine de l'accélération du cycle biologique de la cécidomyie. Deux relevés par semaine sont effectués en moyenne.

Certaines parcelles sont aussi suivies avec des assiettes jaunes remplies d'eau et de produit vaisselle (Valensole Pellestor, Puimoisson et St Jurs).

Les parcelles suivies : 22 parcelles sont suivies dans l'ensemble de la zone de production (04, 84 et 26).

Zone de production
Site de piégeage
Plateau de Valensole
Contreforts de Lure
Vallée de la Drôme
Plateau d'Albion
Vallée du Rhône
Région d'Apt
Baronnies
Nyonsais
Diois
Valensole Angelvin Valensole Pellestor Puimoisson Puimoisson St Jurs Montagnac Banon La Rochegiron St Etienne les Orgues Revest du Bion Sault 1 Sault 2 Goult Espeluche 1 Espeluche 2 St Restitut Aouste sur Sye Die Chamaloc Mirabel aux Baronnies Le Poët Sigillat (Adret) Besignan (Ubac) Mévouillon
Décembre Janvier Février altitude Effectif S49 S50 S51 S52 S1 S2 S3 S4 S5 S6 S7 S8 S9
(m) TOTAL 570 22 4 2 2 5 9 565 0 710 5 1 3 1 760 24 3 6 5 9 1 638 284 1 5 22 50 42 50 733 3 3 795 4 1 3 652 76 1 6 34 14 890 59 1 12 21 25 750 9 6 1 1 700 61 12 41 190 24 1 1 1 1 157 0 152 0 150 8 1 7 0 400 6 5 1 550 25 16 6 3 250 6 1 1 3 1 18 3 4 11 1 1 900 11 1 1 9
Mars
Avril
S10 S11 S12 S13 S14 S15 S16 S17
114
21
1 8 20
3 présence de cécidomyie (indication du nombre de captures / 2 pièges) absence de cécidomyie pas de piégeage

Le vol se poursuit dans toutes les zones de production, sauf en Drôme où tous les derniers relevés ont été nuls. Cependant, dans les secteurs précoces, il commence à diminuer. Les parcelles où il n'y a pas de piégeage sont certainement des parcelles faiblement attaquées, mais cela ne signifie pas qu'il n'y a pas de vol dans ces secteurs.


La Chenille noire : Arima marginata

Présentation du ravageur et des symptômes Arima marginata est un coléoptère. Le stade larvaire est le plus nuisible. Les larves noires attaquent un très grand nombre de labiées et quelques composées. En migrant, elles mangent toutes les parties aériennes les plus appétentes. Elles peuvent parcourir jusqu'à 40 mètres par jour à la recherche de nourriture.

Dégâts de chenille Arima marginata sur sauge sclarée et larve sur feuille de thym

Au stade adulte, Arima marginata est noir bleuté brillant, bien reconnaissable à ses bandes oranges de part et d'autre de son corps. Il mesure 1 à 1,5 cm et vit environ 2 mois, de mai à juin.

Etat des observations Des foyers ont été signalés sur des cultures à redémarrage précoce, signe qu'il faut à présent renforcer les observations sur les parcelles à risque :
- Foyer dans une parcelle de sauge sclarée à La Rochegiron, observée le 11 mars : individus de 2ème stade larvaire maxi. 3 à 4 larves par m².
- Foyers dans plusieurs parcelles de sauge sclarée sur Vachères, observés le 13 mars : 2 à 4 larves
/ m².
- Présence de quelques individus au CRIEPPAM à Manosque : présence uniquement sur origan. Individus de 2ème et 3ème stade larvaire.
- Foyers dans des parcelles de thym à Trets et Rognes (observés le 14 mars) Pour l'instant, surveiller préférentiellement les cultures de sauge sclarée, thym, origan, hysope, estragon, Les cultures de lavande et de lavandin ne seront attaquées qu'après leur redémarrage effectif. En cas de présence de larves d'Arima marginata, la nuisibilité peut être forte très rapidement. Le risque augmente en cas d'antécédents d'attaques. Les températures élevées de ces derniers jours et le beau temps annoncé pour la semaine à venir devrait contribuer à une forte émergence de ce ravageur sur les parcelles sensibles.
Seuils Indicatifs de Risque : - Cultures plantées en ligne (ex : lavandes, thym, etc ) : 3 larves / plante - Cultures semées à faible écartement (ex : sauge sclarée) : 3 4 larves / m² .

LES OBSERVATIONS CONTENUES DANS CE BULLETIN ONT ETE REALISEES PAR LES PARTENAIRES SUIVANTS : CRIEPPAM, ITEIPMAI, CA 04, CA 84, CA 26, RaisonAlpes, SCA3P et France Lavande.
C OMITE DE REDACTION DE CE BULLETIN : CRIEPPAM, ITEIPMAI, CA 84, CA 26 et RaisonAlpes.

N.B. Ce Bulletin est produit à partir d'observations ponctuelles réalisées sur un réseau de parcelles. S'il donne une tendance de la situation sanitaire, celle-ci ne peut pas être transposée telle quelle à chacune des parcelles. La Chambre régionale d'Agriculture et l'ensemble des partenaires du BSV dégagent toute responsabilité quant aux décisions prises pour la protection des cultures. La protection des cultures se décide sur la base des observations que chacun réalise sur ses parcelles et s'appuie, le cas échéant, sur les préconisations issues de bulletins techniques.

Action pilotée par le ministère chargé de l'agriculture, avec l'appui financier de l'Office national de l'eau et des milieux aquatiques, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto 2018.

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