Maraîchage

PACA

N°17 10 septembre 2021

Référent filière & rédacteurs

Lucas TOSELLO Chambre d'agriculture du 13 l.tosello@bouches-du-rhone.chambagri.fr

Directeur de publication

André BERNARD Président de la chambre régionale d'Agriculture Provence Alpes-Côte d'Azur Maison des agriculteurs 22 Avenue Henri Pontier 13626 Aix en Provence cedex 1 bsv@paca.chambagri.fr

Supervision

DRAAF Service régional de l'Alimentation PACA 132 boulevard de Paris 13000 Marseille

AU SOMMAIRE DE CE NUMÉRO

Aubergine sous abri

A retenir : Pression acariens, aleurodes et pucerons augmentation. Vigilance foyers de punaises Nezara localisés.

en

Tomate sous abri

A retenir : pression oïdium en baisse mais encore assez importante ; cladosporiose en augmentation. Dégâts mineuses et tuta plus fréquents. Foyers punaises et acariens en augmentation

Spodoptera littoralis

Alerte organismes à surveiller

Pour plus de facilité de lecture, il est possible de cliquer pour naviguer entre les différentes rubriques du BSV.


AUBERGINE SOUS ABRI

Situation des parcelles du réseau

Date de plantation

Nombre de parcelles

Stade

Localisation

Mars

3

BBCH89

Maillane (13) ; Arles (13)

Avril

1

BBCH89

Eyragues (13)

Mai

1

BBCH89

Avignon (84)

Synthèse de pressions observées du 31 août au 10 septembre 2021

Tendance par rapport au BSV précédent : à la hausse à la baisse = stable

Bioagresseur

Parcelles touchées / parcelles observées

Niveau de pression

Evolution

Pucerons

3/5 + hors réseau (2)

Faible

Aleurodes

3/5 + hors réseau (2)

Moyen

Punaises

3/5 + hors réseau (3)

Elevé

Thrips

2/5 + hors réseau (3)

Moyen

Acariens

3/5 + hors réseau (3)

Moyen

Altise

1/5 + hors réseau (1)

Faible

Noctuelles

1/5

Faible

1ère obs.

Verticilliose

3/5 + hors réseau (2)

Faible

Fusariose

1/5

Faible


AUBERGINE SOUS ABRI

Aleurodes

Gestion du risque

Les populations d'aleurodes sont de nouveau en hausse avec des niveaux de pression variables selon les sites, de faibles à élevés. Le risque est moyen.

Gestion du risque

Les aleurodes affectionnent particulièrement la culture d'aubergine. Les auxiliaires (A.swirskii associé avec Macrolophus) bien installés permettront de contrôler en grande partie les populations mais les équilibres peuvent être fragilisés avec les conditions estivales. La rapidité de détection et de localisation des premiers aleurodes permettra de limiter l'infestation sur l'ensemble de la culture.
Réaliser des interventions localisées sur les foyers détectés en tenant compte de la PBI :
Installation de panneaux englués pour piéger les adultes, avec renforcement aux entrées
Application de champignon entomopathogène généralisé (action larvicide)
Application de substances asséchantes en tête de plantes sur adultes La PBI est une solution efficace pour maîtriser ce ravageur à l'aide de punaises prédatrices et parasitoïdes mais doit suivre une stratégie très technique. Des fiches sont disponibles pour mettre en œuvre ce type de protection (fiche ressource " Protection Biologique Intégrée de l'Aubergine sous abri " téléchargeable sur le site internet de l'Aprel (www.aprel.fr)

Trialeurode vaporariorum

Aleurodes adultes sous les feuilles

Bemisia tabaci

ATTENTION : Bemisia tabaci peut être vecteur de deux Begomovirus le TYLCV (Tomato Yellow Leaf Curl Virus) et le ToLCNDV (Tomato Leaf Curl New Dehli Virus). Ce dernier a été identifié pour la 1 re fois sur courgette en septembre 2020 et est soumis à lutte obligatoire. L'aubergine n'est pas porteuse de ces virus mais l'assainissement des fins de culture est indispensable pour éviter la dissémination d'insectes potentiellement contaminés dans la région.

Thrips

Observations

Les thrips sont en augmentation et sont présents sur 2 parcelles du réseau et 3 hors réseau. La pression est moyenne.

Gestion du risque

Les thrips se nourrissent de pollen et sont repérables par des petites piqûres argentées sur la face inférieure des feuilles. Les dégâts sur plante sont minimes en aubergine mais une forte population peut générer également des dégâts sur fruits, préjudiciables à la production. La pression en thrips est souvent propre à certains secteurs. Des lâchers d'auxiliaires Amblyseius swirskii sont nécessaires en début de culture et sont généralement suffisants pour gérer ce ravageur.


AUBERGINE SOUS ABRI

Punaises

Observations

Des foyers de punaises Nezara ont été détectés sur 6 parcelles du réseau et hors réseau. Les dégâts sont plus importants dans le secteur Alpes-Maritimes. Nabis sp. a été également observée ; cette espèce est bénéfique pour la régulation des bioagresseurs.

Gestion du risque

Pour les punaises Nezara, il est recommandé d'éliminer manuellement les premiers individus observés pour retarder la colonisation de la culture. Les adultes sont assez bien visibles et aussi reconnaissables à des stades plus jeunes. Leurs piqûres affectent les bourgeons apicaux et dégradent rapidement les fruits qui ne sont pas commercialisables.

Pour les punaises Lygus, la détection est plus difficile (taille plus petite) et peut être confondue avec d'autres espèces de punaises. Ce sont généralement les coulures de fleurs qui sont observées en premier. Peu de solutions alternatives existent contre ces punaises. Les filets anti-insectes aux ouvrants offrent une protection mais rendent le climat plus difficile en plein été.

D'autres espèces de punaises peuvent être présentes :
Deraeocoris ribauti est une punaise prédatrice d'insectes (acariens, thrips, pucerons, etc ) mais qui pourrait être secondairement piqueur-suceur dont occasionner des blessures sur plantes.
Les punaises Nabis participent à la prédation des ravageurs de l'aubergine.
Adelphocoris lineolatus est une punaise de type Lygus qui occasionne les mêmes dégâts dans les cultures

Lygus rugulipennis

Nezara viridula au stade larvaire
(gauche) et adulte
(droite)

Adelphocoris lineolatus

Deraeocoris ribauti

Nabis sp.

Acariens

Observations

La présence d'acariens se fait plus fréquente: ils sont présents sur 6 parcelles du réseau et hors réseau. Elle reste toujours préoccupante sur la parcelle du Vaucluse (85% de plants infestés), et peine à être régulée par les auxiliaires Phytoséiides, jugée faible. Sur les autres sites, la pression en acariens est faible pour le moment.

Gestion du risque

Les acariens tétranyques sont favorisés par l'ambiance chaude et sèche. Les épisodes de vent participent à leur développement. L'utilisation de l'aspersion permet de recréer des conditions défavorables au ravageur mais il faut prévoir de gérer le développement des adventices et limiter le botrytis. Des auxiliaires peuvent aider au contrôle des acariens (phytoseiides).


AUBERGINE SOUS ABRI

Pucerons

Observations

L'observation de pucerons se fait plus fréquente et concerne trois parcelles du réseau et deux parcelles hors réseau. Le niveau de pression est plutôt faible mais la situation est à surveiller de près pour limiter leur progression.

Les auxiliaires sont tout de même bien actifs sur certains sites et participent à la régulation des pucerons. De nombreux hyménoptères parasitoïdes ont été observés (Aphidius ervi, Aphidius colemani, Aphidius abdominalis, Praon volucre ..) ; ainsi que des momies. La présence de coccinelles Scymnus sp. et Propylea sp. ; et de larves d'aphidoletes a été également relevée.

Auxiliaires sur foyers de pucerons

Gestion du risque

Les pucerons sont souvent problématiques sur aubergine et sont présents toute la saison. Ils sont bien contrôlés par les auxiliaires naturels qu'il faut essayer d'entretenir dans l'environnement des serres. Les premiers foyers peuvent être éliminés manuellement, et l'effeuillage des feuilles basses permet de réduire la pression. Parmi les solutions de biocontrôle, des produits asséchants peuvent être utilisés comme le sel potassique d'acide gras ou une solution à base d'huile essentielle d'orange douce (effet secondaire). Attention, ces produits ne sont pas sélectifs et peuvent affecter la faune auxiliaire. De manière générale, une fertilisation azotée raisonnée permettra de limiter le développement des pucerons.

Altise

Observations

L'altise reste présente sur la même parcelle avec un niveau de pression toujours aussi important. Les dégâts sont visibles désormais sur fruits. La parcelle va être prochainement arrachée.

Gestion du risque

L'altise est un ravageur émergent qui ne doit pas être négligé. Il provoque des dégâts sur feuilles mais aussi sur fruits avec des populations importantes. Il n'existe actuellement pas de stratégie efficace en biocontrôle pour gérer ce nouveau ravageur. Des pièges à phéromones sont à l'essai. L'observation d'altises sur les adventices comme les amarantes doit inciter à éliminer le maximum de mauvaises herbes qui pourraient les héberger dans l'environnement de la culture.

Adulte d'altise

Noctuelles

Observations

Des traces de noctuelles ont été observées sur une parcelle du réseau à un faible niveau de pression.

Gestion du risque

La noctuelle est généralement observée en fin d'été dans les cultures. Elle s'attaque aux feuilles et aux fruits. Des produits de biocontrôle à base de Bacillus thuringiensis sont utilisés et efficaces sur jeunes larves.

Noctuelle défoliatrice


AUBERGINE SOUS ABRI

Verticilliose

Observations

Les symptômes de verticilliose sont plus fréquents et sont signalés sur trois parcelles du réseau et deux hors réseau. Le niveau de pression reste faible, seuls quelques plants sont desséchés.

Gestion du risque

La verticilliose est une maladie provoquée par un champignon vasculaire présent dans le sol. Le greffage permet de limiter les dégâts sur des sols sensibles mais c'est surtout l'amélioration de l'équilibre biologique du sol qui permettra de gérer cette maladie. Pour cela, la préparation du sol en amont avec des engrais verts, des apports de matière organique (compost de fumier, de végétaux) est importante. Ensuite, l'apport de certains micro-organismes antagonistes en cours de culture peuvent participer à limiter le développement de la maladie : Bacillus amyloliquefaciens, Trichoderma sp.

Symptômes de verticilliose sur feuilles

Fusariose

Observations

La fusariose a été signalée sur une parcelle du réseau à un niveau de pression élevé avec de nombreux plants en dépérissement. La parcelle rencontre par ailleurs d'autres problèmes sanitaires et sera donc prochainement arrachée.

Gestion du risque

La fusariose est une maladie provoquée par un champignon vasculaire présent dans le sol. Le greffage permet de limiter les dégâts sur des sols sensibles mais c'est surtout l'amélioration de l'équilibre biologique du sol qui permettra de gérer cette maladie.

Dessèchement de plant non greffé contaminé par la fusariose F.o.sp.melongenae


TOMATE SOUS ABRI

Situation des parcelles du réseau

Date de plantation

Nombre de parcelles

Stade

Hors-sol

Sol

Décembre

2 (Clyde, Cauralina)

4-6 derniers bouquets

Février

1 (Cauralina)

2 derniers bouquets

Mars

2 (Kanavaro, Marbonne)

Fin de culture, arrachage

Août

1 (Clomimbo)

F3

Synthèse de pressions observées du 31 août au 10 septembre 2021

Tendance par rapport au BSV précédent : à la hausse à la baisse = stable

Bioagresseur

Parcelles touchées / parcelles observées

Niveau de pression

Evolution

Aleurodes

4/5

Faible

Punaises Nesidiocoris

1/5

Faible

Punaises Nezara

1/5 + hors réseau (5)

Elevé

Acariens

2/5 + hors réseau (5)

Elevé

Acariose bronzée

1/5 + hors réseau (2)

Faible

Tuta absoluta

2/5 + hors réseau (5)

Moyen

Cochenilles

1/5

Faible

Thrips

Hors réseau (5)

Faible

Mineuses

4/5 + hors réseau (5)

Moyen

Noctuelles

2/5 + hors réseau (4)

Faible

Oïdium

4/5 + hors réseau (5)

Moyen

Cladosporiose

3/5 + hors réseau (4)

Moyen

Adventices

1/5 + hors réseau (1)

Faible


TOMATE SOUS ABRI

Aleurodes

Observations

L'aleurode est toujours présente sur la quasi-totalité des parcelles du réseau à un niveau faible : les populations sont maîtrisées. L'espèce observée est majoritairement Trialeurodes vaporiarum mis à part dans le secteur de Arles où l'on observe plus Bemisia tabaci.

Auxiliaires de PBI

La dynamique des Macrolophus reste suffisamment bonne sur l'ensemble des parcelles. La présence de Diciphus a été également relevée.

Adultes T. vaporariorum

Gestion du risque

L'installation des Macrolophus est déterminante pour la gestion des aleurodes. Toutes les interventions sur la culture doivent être raisonnées en fonction du niveau d'installation des auxiliaires et de la présence de ravageurs. Des observations régulières permettent de surveiller l'équilibre auxiliaire/ravageur et d'intervenir dès qu'un risque de déséquilibre est perçu. Pour gérer les premiers foyers, le temps que la PBI se mette en place, il est recommandé de réaliser des interventions localisées en tenant compte de l'installation des Macrolophus :
Renforcer localement les panneaux englués pour piéger les adultes
Effeuillage en cas de forte présence de larves
Lâcher complémentaire de Macrolophus pygmaeus sur les foyers
Des interventions généralisées sont possibles pour rattraper des situations déséquilibrées :
Application de champignon entomopathogène généralisé (action larvicide)
Application de substances asséchantes en tête de plantes sur adultes
Aspiration des adultes d'aleurodes en tête de plante lorsque les effectifs sont importants

Punaises Nesidiocoris & Nezara

Observations

Des foyers de Nesidiocoris (cyrtopelis) sont présents à niveau de pression élevée sur une parcelle hors sol du réseau. La punaise Nezara a été détectée également sur une parcelle du réseau à un niveau de pression faible. Dans les Alpes-Maritimes, des foyers importants de Nezara ont été observés sur 5 parcelles flottantes.

Gestion du risque

Les punaises Nesidiocoris sont prédatrices des aleurodes et d'autres ravageurs. Elles peuvent donc servir à réguler les ravageurs dans la culture mais peuvent être un frein au développement de la PBI et générer des dégâts sur plantes en cas de forte population. Avec l'augmentation des jours et des températures moyennes, le développement de Nesidiocoris devient plus important. Il est conseillé d'installer des panneaux jaunes à glue sèche dans les secteurs ou les punaises sont observées. Des interventions de régulation avec des nématodes entomopathogènes en tête de plantes permettent de réduire ponctuellement les populations de punaises Nesidiocoris. Cette action n'étant pas sélective par rapport aux Macrolophus, elle est à appliquer avec précaution et technicité .

Pour les punaises Nezara, il est recommandé d'éliminer manuellement les premiers individus observés pour retarder la colonisation de la culture. Les adultes sont assez bien visibles et aussi reconnaissables à des stades plus jeunes : amas d'œufs en ooplaques, larves noires et blanches. Leurs piqûres dégradent rapidement les fruits par des points dorés qui dégradent leur qualité .


TOMATE SOUS ABRI

Acariens

Observations

Une des parcelle sol du réseau est sévèrement touchée par les problèmes d'acariens en fin de culture. Secteur Alpes-Maritimes, les acariens sont présents sur l'ensemble des parcelles à un niveau faible à moyen.

Gestion du risque

Le retrait des feuilles contaminées est une première intervention utile lors de l'observation des foyers. Des auxiliaires (Phytoseiulus persimilis) sont efficaces lorsqu'ils sont introduits préventivement ou rapidement sur les zones de foyers. Des Macrolophus bien installés vont aussi aider au contrôle du ravageur. Des solutions de biocontrôle existent mais ont des résultats variables sur acariens en tomate. Elles doivent être utilisées avec précaution en présence d'auxiliaires dans la culture. Des applications sur foyers sont recommandées avant une généralisation à la culture.

Détection des acariens sous les feuilles

Mineuses

Observations

Les mineuses sont présentes sont la quasi-totalité des parcelles observées à des niveaux de pressions faibles à moyens.

Gestion du risque

Les dégâts de cette mouche peuvent être confondus avec Tuta absoluta. Contrairement à Tuta, la larve creuse des galeries longiformes dans les feuilles de tomate. De fortes populations sont aussi préjudiciables à la culture et ce ravageur ne doit pas être négligé. L'utilisation répétée des insecticides peut entraîner des phénomènes de résistance rendant à court-terme les matières actives inefficaces. Des lâchers d'hyménoptères parasitoïdes (Diglyphus) sont possibles.

Galerie de mouche mineuse Liriomyza.
ephytia

Tuta absoluta

Observations

Tuta est présent sur deux parcelles du réseau à un faible niveau de pression. Elle est plus problématique dans le secteur Alpes-Maritimes ou elle touche l'ensemble des parcelles observées à des niveaux d'attaque plus importants, notamment au niveau du feuillage, les fruits sont épargnés.

Larve de T. absoluta

Gestion du risque

Tuta absoluta est un ravageur important de la tomate pour lequel une stratégie de protection solide doit être mise en œuvre. La technique de confusion sexuelle permet de diffuser des phéromones en quantité et empêche la reproduction de Tuta dans l'enceinte de la serre. Les diffuseurs doivent être renouvelés à temps et à dose pleine pour continuer à protéger la culture. Ce moyen de protection biologique doit être combiné à d'autres mesures de protection : (1) le retrait des premières galeries en éliminant les feuilles touchées ; (2) une population de Macrolophus bien installée pour la prédation ;
(3) l'application de produits à base de Bacillus thuringiensis ; (4) lâchers de parasitoïdes Trichogramma achaeae ; (5) le piégeage massif des papillons en cas de vols importants (panneaux jaunes, lampes UV). Les zones de circulation d'air (allées, bordures) sont souvent les premières touchées : elles doivent constituer des zones de surveillance.


TOMATE SOUS ABRI

Acariose bronzée

Observations

L'acariose bronzée a été signalée sur une parcelle hors sol du réseau et 2 parcelles hors réseau dans les Alpes-Maritimes. La pression est jugée faible.

Gestion du risque

Cet acarien microscopique (Aculops lycopersici) a un développement très rapide et se dissémine de plante à plante très facilement. Les premiers foyers doivent donc être maîtrisés rapidement. L'utilisation du soufre en application localisée est partiellement efficace et doit impérativement être répétée avec un volume d'eau important et une pression d'application élevée. Il ne faut pas se contenter d'observer les nécroses sur le bas des tiges mais surveiller la présence d'acariens en haut des plantes pour évaluer la dynamique d'évolution.

Cochenilles

Observations

La cochenille est détectée depuis fin janvier dans une des parcelles hors-sol et n'est pas éradiquée. La pression est toujours aussi importante depuis le dernier bulletin.

Gestion du risque

La cochenille est un ravageur de plus en plus présent dans les cultures de tomate, notamment en culture hors-sol. Elle se maintient dans les serres malgré le vide sanitaire pratiqué entre 2 cultures. Leur dissémination de plante à plante est rapide et les moyens de protection sont peu nombreux. Un nettoyage manuel des tiges touchées avec du savon peut être une solution pour les premiers foyers. L'effeuillage permet de bien dégager la zone touchée pour intervenir localement avec des produits de biocontrôle. Des applications du champignon Beauveria bassiana ont montré de bons résultats sur la période printanière avec un taux d'humidité suffisant. L'efficacité diminue en période estivale. L'effet secondaire de produits de biocontrôle de contact peut être aussi intéressant en application localisée sur les foyers.

Noctuelles défoliatrices

Observations

Les attaques de noctuelles se font plus fréquentes : elles ont été observées dans 2 parcelles du réseau et dans 4 parcelles hors réseau dans les Alpes-Maritimes. Le niveau de dégâts reste faible dans l'ensemble.

Gestion du risque

Les noctuelles sont des ravageurs très souvent observés dans les cultures de tomate. Elles peuvent être gérées à détection avec des applications de solutions de biocontrôle à base de Bacillus thurengiensis. Cette intervention peut être moins efficace sur les chenilles à des stades avancés d'ou l'importance d'intervenir tôt.

Thrips

Observations

La pression en thrips touche uniquement le secteur Alpes-Maritimes sur les 5 parcelles hors réseau ; elle reste faible.

Gestion du risque

Le risque des thrips est la transmission du virus TSWV. Le piégeage des thrips est donc indispensable sur secteur sensible.


TOMATE SOUS ABRI

Cladosporiose

Observations

La cladosporiose est présente sur trois parcelles du réseau à niveau de pression variable selon les sites, de faible à élevé. Elle est également observée sur 4 parcelles hors réseau dans les Alpes-Maritimes à niveau faible.

Gestion du risque

La protection contre cette maladie est basée avant tout sur la résistance génétique des variétés. La résistance est identifiée Pf(A-E) pour les 5 races de Passalora Fulva. Mais de nombreuses variétés de diversification produites actuellement sont dépourvues de résistances et les moyens de protection ne sont pas nombreux : (1) A détection des premières contaminations, un effeuillage avec évacuation des feuilles hors de la serre peut réduire l'inoculum et la propagation de la maladie ; (2) L'aération de l'abri avec une conduite plus sèche sera défavorable au champignon.

Il y a peu de références actuelles sur les produits de biocontrôle homologués en tomate qui pourraient avoir une action sur la cladosporiose. Des applications préventives et répétées de champignons antagonistes ou des stimulateurs de défense des plantes sont des pistes de travail. Plus d'informations : http://ephytia.inra.fr/fr/C/4999/Tomate-Passalora-fulva-cladosporiose

Le coin de la recherche : Un projet de recherche et d'expérimentation (Resistom) piloté par l'APREL sur une durée de 3 ans (2021-2023) va permettre de travailler sur la prévention de cette maladie avec une meilleure compréhension des conditions de son développement. Des essais de biostimulants ou biocontrôle ainsi que l'évaluation des nouvelles variétés résistantes permettront de réduire l'impact de la cladosporiose dans les cultures de tomate sous abri. Le projet bénéficie d'un financement de France Agrimer.

Taches de Cladosporiose sur la face supérieure et inférieure des feuilles

Oïdium

Observations

La pression en oïdium a relativement diminué depuis les 15 derniers jours mais reste présente sur la quasi-totalité des parcelles avec des niveaux d'attaques plus faibles.

Gestion du risque

Les températures plus chaudes permettent le développement de l'oïdium. Si le film d'eau sur les feuilles permet la germination du champignon, ce sont des conditions sèches et chaudes qui vont lui permettre de se développer. Contre l'oïdium, les interventions alternatives sont plus efficaces si elles sont préventives ou si elles sont mises en place dès les premières taches, avec des renouvellements fréquents sur les périodes à risques. Ceux sont généralement des produits asséchants (à base de soufre, bicarbonate de potassium). Il existe désormais des variétés possédant une tolérance à l'oïdium blanc (résistance intermédiaire nommée On pour Oïdium neolycopersici) ou l'oïdium jaune
(résistance intermédiaire nommée Lt pour Leveillula taurica). La gestion de la fertilisation azotée peut être un levier de protection à utiliser : à l'inverse du botrytis, des plantes en carence azotée sont plus sensibles à l'oïdium.


TOMATE SOUS ABRI

Adventices

Observations

Des adventices ont été relevées sur deux parcelles du réseau à niveau de pression moyen.

Gestion du risque

Avec les cultures sur paillage plastique, les adventices sont généralement peu pénalisantes pour la culture de tomate. Néanmoins, plus présentes en bordure de tunnel (contre la bâche), elles représentent des foyers potentiels de ravageurs ou d'auxiliaires. Une observation précise des adventices est à effectuer pour bien les gérer en faveur de la culture. Par exemple, sur une parcelle présentant des nématodes, un arrachage complet des adventices est fortement recommandé, la plupart étant sensibles. Certaines mauvaises herbes sont invasives et les premiers individus doivent être rapidement éliminés (cyperus, prêle, pourpier ) au risque de ne pouvoir s'en débarrasser.

Vigilance VIRUS ToBRFV

Le ToBRFV est un organisme de quarantaine (OQ) et fait actuellement l'objet d'un plan de surveillance par les services de l'état sur cultures de tomate et poivron/piment

Un arrêté ministériel impose une surveillance de ce virus sur le territoire depuis le 11 mars
2020. (https://www.legifrance.gouv.fr/eli/arrete/2020/3/11/AGRG2007380A/jo/texte)

Des instructions techniques officielles précisent les modalités d'autocontrôle, de surveillance et d'analyse de risques à mettre en œuvre sur les exploitations
(https://www.info.agriculture.gouv.fr/gedei/site/bo-agri/instruction-2020-237)

Prendre l'avis d'un conseiller à l'apparition de symptômes douteux. En cas de suspicion, les autorités sanitaires (SRAL PACA) doivent être prévenues pour réaliser des analyses officielles et surveiller la situation.

Les dégâts associés au ToBRFV sont jugés très importants en culture de tomates (jusqu'à 100%). Les symptômes sont variés mais sont le plus souvent des chloroses, filiformismes des feuilles et marbrures, décolorations, nécroses sur fruits (rugose).

(Source: Dombrovsky and Smith 2017 [CC BY 3.0])

Ce virus contourne les résistances variétales au TMV et ToMV. Il est transmis par les semences, les plants mais surtout par contact : l'homme et le matériel sont les principales sources de dissémination. Les insectes et animaux présents dans les cultures peuvent aussi être vecteurs


SPODOPTERA LITTORALIS

Spodoptera littoralis est un papillon dont la larve est très polyphage et consomme la plupart des cultures maraîchères. Présent dans de nombreux pays du sud de l'Europe, le papillon migre et l'on capte souvent son vol. En région PACA, il est localisé dans la frange littorale du territoire. Il s'agit d'un organisme de quarantaine avec obligation de mesures de protection, sans obligation de destruction de culture. Vous pouvez retrouver les informations ci-dessous dans une fiche détaillée ici

Adulte

Larve

Œufs

Protection

Pour une bonne protection, surveiller l'apparition des premiers individus grâce à l'installation de pièges delta et de phéromones, ainsi que l'observation des parcelles. Retirer tout organe présentant des individus (larves ou adultes) pour limiter la dispersion. Il existe des produits de biocontrôle. L'utilisation seulement d'auxiliaires ne suffit pas. Voir fiche synthétique citée en haut de page.

Suivi des piégeages

Réseau

La nouvelle campagne de piégeage a démarré en semaine 13. Trois pièges sont suivis de façon hebdomadaire pour évaluer les pressions de populations de Spodoptera littoralis sur le territoire.

Observations au 10 septembre 2021 (semaines 35 & 36)

Piège

Localisation

Mode de production

Culture

Stade

Papillons piégés

N°1

Puget - Argens (83)

Serre

Pitaya

développement

16

N°2

Gattières (06)

Tunnel

Blette

post-plantation

21

N°3

Gattières(06)

Plein Champ

Blette & diversification

récolte et développement

58

Le nombre de papillons piégés est en augmentation notamment dans les Alpes Maritimes. Les interventions précoces aident à limiter les risques de dégâts importants.


Alerte : organismes à surveiller


Bactrocera dorsalis

Le ravageur

Adulte de B. dorsalis à gauche. Critères de reconnaissance sur thorax (bandes aunes), tête (points noirs) et abdomen (liseré noir en forme de T).

Larve de B. dorsalis

Cette mouche d'assez grande taille (7-8 mm de long) est originaire d'Asie. Quelques adultes ont été capturés en Italie en 2018. L'adulte est reconnaissable à ses taches et bandes jaunes sur la thorax, ses points noirs situés au dessus de l'appareil buccal et ses liserait noirs en forme de T sur l'abdomen. La larve ne présente pas de patte et est de couleur blanc crème avec des crochets buccaux visibles par transparence.

Cette mouche est très polyphage et peut être attirée par nombre de plantes hôtes dont certaines maraîchères : tomate, aubergine, concombre, poivron, potiron, courge. Les dégâts sont causés par les larves (asticots) qui se développent dans les fruits et les légumes, rendant les produits impropres à la commercialisation.

Biologie

La durée du cycle de la mouche varie avec les températures de 2 à plusieurs semaines (1-3 jours pour les œufs et 9 jours à plusieurs semaines pour le stade larvaire. Les larves se développent à partir de 13°C. Les pupes sont situées dans le sol à proximité du végétal infecté. Les adultes ne survivent pas à des températures inférieures à 2 °C. Attention aux zones abritées.

Retrouver la fiche de reconnaissance détaillée ici :

https://draaf.paca.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/FR Bactrocera dorsalis juin 2019 cle0ba11d.pdf


Bactrocera dorsalis

Situation actuelle

Le ravageur a été détecté dans le Var le 5 août 2021. Cinq individus adultes ont été capturés dans des pièges. Ces derniers n'étaient pas placés sur une culture, aucun lien n'a été fait avec les parcelles environnantes. Cette détection n'est pas considérée comme un foyer. Le nombre d'individus capturé est assez faible et l'hiver permettra peut-être de tuer les individus présents sur le territoire. Cependant, la vigilance est de mise. Ce ravageur constitue un danger pour les cultures fruitières et légumières.

Gestion du risque

Plusieurs types de mouches sont préjudiciables pour les cultures légumières et fruitières. La DGAL alerte sur l'ensemble des mouches invasives, ainsi que les précautions à prendre pour réduire les risques d'installation :

Mouches orientales des fruits : Vigilance !!!

" Avec la globalisation des échanges commerciaux et le réchauffement climatique, des interceptions des mouches nuisibles invasives des cultures fruitières et légumières se multiplient en Europe du Sud.

Afin de réduire les risques d'installation de ces ravageurs de type Bactrocera très préjudiciables aux rendements et par ailleurs règlementés (organismes de quarantaine) conformément au règlement européen relatif à la santé des végétaux, il convient de renforcer les mesures de prophylaxie.

Dans un premier temps, il est vivement recommandé d'éviter de laisser des fonds de cueille et des fruits en sur maturité dans les vergers. La récolte et la destruction des fonds de cueille empêchent que ces espèces potentiellement présentes en très faible effectif ne poursuivent leur développement dans des composts et autres refus commerciaux et s'installent en foyers avec des mesures de quarantaine obligatoires qui seraient alors à appliquer.

Il est donc très vivement recommandé de mettre les fruits écartés dans des sacs poubelles ou autres contenants fermés hermétiquement ou encore dans une benne couverte d'une bâche de couleur foncée et laisser quelques jours au soleil (solarisation). Privilégier plusieurs petits contenants à un gros, attendre plusieurs jours avant de ré-ouvrir le contenant. Préférer une ouverture en conditions froides afin d'éviter la sortie des adultes "


Popillia japonica

Situation actuelle

Le ravageur n'a pas été détecté à ce jour en France. Cependant, il est présent en Italie depuis 2014 (Lombardie et Piémont). Son éradication n'est plus possible et malgré les moyens mis en œuvre pour limiter son développement, la situation est préoccupante.

Consultez ces documents pour plus d'informations et pour apprendre à le reconnaitre :

Note nationale BSV : Scarabée japonais Poppillia japonica

Fiche de reconnaissance SORE


Ambroisie

La plante

Il existe deux espèces principales. L'Ambrosia artemisiifolia au port peu dense, fortement ramifiée et pouvant faire de 10 à 180cm. Elle possède des feuilles alternes très découpée, à la couleur uniforme sur les deux faces. Ses fleurs sont vertes et séparées entre mâles situées au sommet en épi. Et femelles situées en dessous à l'aisselle des feuilles supérieures. Et l'Ambrosia trifida, plus haute que l'ambroisie à feuilles d'armoise et dont les feuilles possèdent généralement 3 lobes.

Ambrosia artemisiifolia

Ambrosia trifida


Ambroisie

Cycle de développement

A ne pas confondre

L'ambrosia artemisiifolia ressemble à l'Artemisia vulgaris (armoise) de par ses feuilles. Ces deux plantes se différencient tout de même via leurs feuilles. Celles de l'ambroisie sont plus découpées et uniformes dans leur couleur, contrairement à celles d'armoise dont la face inférieure est d'un vert blanchâtre. Les fleurs de l'armoise sont également plus colorées que celles de l'ambroisie.


Ambroisie

Situation actuelle

Déjà présente en PACA depuis plusieurs années, l'ambroisie est en expansion. Cette adventice cause des pertes de rendements en grande culture, mais présente aussi un risque pour la santé à cause de son pollen particulièrement allergisant.

Pour plus d'informations sur la plante et sur les méthodes de lutte, consultez :

Note nationale BSV : Les ambroisies, des adventices des cultures dangereuses pour la santé

https://ambroisie-risque.info/quest-ce-que-lambroisie/ ambroisie-trifide-morphologie-de-la-plante-adulte

https://signalement-ambroisie.atlasante.fr/apropos


AVERTISSEMENT

Les observations sont réalisées sur un échantillon de parcelles. Elles doivent être complétées par vos observations. Le niveau de pression annoncé correspond au risque potentiel connu des rédacteurs et ne tient pas compte des spécificités de votre exploitation. Cette spécificité est d'autant plus vraie sous abri, qui est un milieu fermé.

COMITE DE REDACTION

Chambre d'Agriculture des Bouches-du-Rhône DUVAL Pauline APREL DERIVRY Elodie, GOILLON Claire Chambre d'Agriculture du Vaucluse FERRERA Sara

OBSERVATIONS

Les observations contenues dans ce bulletin ont été réalisées par :
Chambre d'Agriculture du Vaucluse
Chambre d'Agriculture des Alpes Maritimes
Chambre d'Agriculture des Bouches-du-Rhône
Chambre d'Agriculture du Var
FDCETAM 13 (Fédération Départementale des CETA Maraichers des Bouches-du-Rhône)
GRAB (Groupe de Recherche en Agriculture Biologique)
CETA Serristes du Vaucluse
Terre d'Azur (06)

FINANCEMENTS

Action du plan Ecophyto pilotée par les ministères en charge de l'agriculture, de l'écologie, de la santé et de la recherche, avec l'appui technique et financier de l'Office français de la Biodiversité

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