Bulletin de Santé du Végétal

Edition Auvergne-Rhône-Alpes

territoire rhônalpin

n°07

Date de publication 19 mars 2020

Grandes cultures

À retenir cette semaine

Colza

Crédit photo : Réseau des Chambres d'Agriculture

Toutes les parcelles du réseau sont au stade boutons décollés, assez proches de la floraison avec quelques parcelles en fleur.
Méligèthes : Nouvelles observations significatives. La quasi-totalité des parcelles sont en phase de sensibilité, les conditions climatiques actuelles sont propices au vol. La surveillance est de rigueur.
Charançon de la tige du colza : le ravageur reste présent et nuisible pour les parcelles encore au stade sensible. Pour la plupart du réseau, le risque est terminé.
Pucerons cendrés : absence de signalement pour le moment mais rester vigilant au vue des conditions actuelles.

Céréales à paille :

Le stade épi 1cm est en cours de réalisation, 50% des parcelles du réseau l'ont atteint. L'avance sur le stade médian est d'environ 12 jours ce qui est d'autant plus remarquable que les dates de semis sont plutôt tardives. Ce phénomène est la conséquence d'un hiver très doux avec un mois de février particulièrement chaud. Du côté des maladies c'est encore très calme. L'oïdium est à surveiller sur les variétés sensibles. La présence de quelques tâches de septoriose nous indique que l'inoculum est présent. Il n'y a rien d'alarmant pour l'instant à ce stade des cultures.


Colza

Réseau 2019-2020

18 parcelles ont fait l'objet d'un suivi cette semaine, parmi les 22 qui composent le réseau.

Stades des colzas

L'apparition des boutons floraux (stade D2 ou BBCH53) est amorcée sur la totalité des parcelles du réseau :

- - -

6% des parcelles atteignent le stade D2 (BBCH 53) caractérisé par une inflorescence bien dégagée. 83% des parcelles atteignent le stade E (BBCH 55) caractérisé par la séparation totale des boutons floraux. 11% des parcelles atteignent le stade F1 (BBCH 60) caractérisé par environ 50% des plantes avec au moins une fleur ouverte

Ravageurs :

Méligèthes

Description du ravageur : Le méligèthe est un coléoptère de 1.5 à 2.5 mm. Il possède un corps noir brillant avec des reflets métalliques parfois verts. Les dégâts à la culture de colza sont causés par l'adulte, lorsque l'insecte perfore le bouton pour s'alimenter. L'ouverture des premières fleurs sur la parcelle marque la fin du risque. En effet les insectes iront préférentiellement se nourrir sur les fleurs, ce qui n'engendre pas de dégâts.

Méligèthe perforant un bouton floral pour s'alimenter .

Période de risque : Le colza est sensible du stade boutons accolés (D1) au stade boutons séparés (E).

Seuil indicatif de risque :

Observation : Toutes les parcelles signalent la présence de méligèthes sur plante avec des niveaux de pression situés entre 0.1 et 15 méligèthes par plante.

Stades Nb Méligèthes / plantes
Effectifs Moyenne Minimum Maximum
D2 1 10,00 10 10
E 15 4,25 0,1 15
F1 2 6 4 8

Analyse du risque : la quasi-totalité des parcelles sont désormais en phase de sensibilité, excepté celles arrivant à floraison. Les conditions climatiques actuelles sont relativement propices au vol de ce ravageur. Une vigilance accrue doit donc avoir lieu. D'une façon générale, on distinguera deux cas :

Cas d'un colza vigoureux et bien développé : Le risque associé est faible à modéré, il est essentiel de suivre les parcelles jusqu'à l'ouverture des premières fleurs.

Cas d'un colza stressé ou peu développé : Le risque associé est élevé sur certaines parcelles.

Le stade et l'état global des plantes sont donc les facteurs déterminants pour l'analyse du risque vis-à-vis de ce ravageur.

Leviers Agronomiques : La fin du risque méligèthe intervient à partir de l'ouverture des premières fleurs sur la parcelle. Par conséquent, le fait d'associer à la variété de colza d'intérêt, 5-10% d'une variété plus précoce à floraison, aura pour conséquence de concentrer les méligèthes sur ces plantes plus précoces et ainsi diminuer la pression sur la variété d'intérêt.

Charançon de la tige du colza

Période de risque : Le risque vis-à-vis du charançon de la tige apparaît lorsque les deux conditions suivantes sont réunies :

- Présence de tige tendre à partir du stade C2 ;

- Présence de femelles aptes à la ponte.

Le stade E marque la fin du risque principal.

Seuil indicatif de risque : Aucun seuil pour ce ravageur. La seule présence des adultes sur les parcelles, détectée par les captures dans les pièges sur végétation constitue un risque pour la culture. Le délai d'intervention est de 8 à 10 jours après les premières captures significatives, durée nécessaire pour que les femelles soient aptes à la ponte. Le stade E marque la fin du risque principal.

Observations : Sur les 18 parcelles suivies, 2 signalent la présence du ravageur. Les captures en cuvettes jaunes sont en moyenne de 16 insectes par cuvette, avec des valeurs allant de 6 à 26 individus.

Analyse du risque : Le charançon de la tige du colza reste présent sur le territoire au vu des conditions climatiques actuelles. Pour la quasi-totalité du réseau, le risque est terminé puisqu'une grande majorité des parcelles a déjà atteint le stade E. Le risque est donc faible à l'échelle du réseau.

Pour les parcelles où la montaison démarre juste et où par conséquent aucune gestion n'a été mise en place jusqu'ici, le risque est à prendre en compte.


Puceron cendré

Biologie de l'insecte : Les aptères sont de couleur jaunâtre à la mue. Une sécrétion cireuse leur confère leur aspect gris cendré. Les individus sont regroupés en colonie serrées. Ils entraînent une déformation des feuilles, des rougissements et/ou des décolorations de plante.

Période de risque : De la reprise de la végétation, au stade G4 (10 premières siliques bosselées).

Seuil indicatif de risque : 2 colonies par m². Une colonie peut désigner un manchon (cf photo ci-contre) ou bien seulement quelques individus.

Colonie de pucerons cendrés en manchons (crédit : Terres Inovia)

Observation : Aucune parcelle n'a permis d'identifier des colonies de pucerons cendrés parmi les 18 parcelles observées.

Analyse du risque : Les parcelles sont actuellement en phase de sensibilité vis-à-vis de ce ravageur mais les observations indiquent qu'il n'y a pas de risque à ce jour. L'observation des parcelles est cependant nécessaire au regard des conditions climatiques favorables au développement de ce ravageur


ANNEXE

Rappel des stades :

Stade D2 (BBCH 53) : Inflorescence principale dégagée et boutons accolés. Inflorescences secondaires visibles.

Stade E (BBCH 57) : Boutons séparés. Les pédoncules floraux s'allongent en commençant par ceux de la périphérie.

Stade F1 (BBCH 60) : 50% des plantes avec au moins une fleur ouverte

Distinguer le charançon de la tige du colza, de celui de la tige du chou :

Charançon de la tige du colza Charançon de la tige du chou
Tailles 3 à 4 mm 25 à 3 mm
Aspect du corps Gris cendré à noir Gris cendré
Extrémité des pattes Noire Rousse
Nuisibilité Forte Nulle

Céréales à paille

Blé tendre

Réseau 2019-2020

A la date du 17 mars, le réseau d'observation est composé de 25 parcelles de blé tendre réparties sur les départements de :

- l'Ain,

5 parcelles

- le Rhône,

1 parcelle

- l'Isère,

6 parcelles

- la Loire

2 parcelles

- la Haute Savoie

1 parcelle

- la Drôme,

6 parcelles

Stades

La répartition des stades est la suivante :

La majorité des parcelles sont au stade fin tallage/épi 1 cm. 1 parcelle est pratiquement au stade 1 nœud.


Etat sanitaire :

Maladie :

Aucune maladie du pied n'est signalé, que ce soit piétin verse ou rhizoctone

Piétin verse :

Rappel pour évaluer le risque piétin verse à la parcelle : la prise en compte de la sensibilité variétale est une 1ère étape.

Les variétés dont la note de sensibilité GEVES est de 5 et au-delà, ne justifient pas de traitement car les sections nécrosées en fin de cycles sont généralement inférieures au seuil de 35 %.

Echelle de résistance des variétés de blé tendre au piétin verse

Références
Variétés récentes
Les plus résistants
SOPHIE CSSCENARIOBOREGAR 7 ALBATOR
Variétés assez résistantesHYFIHYDROCKGEOADVISORRGT VELASKO MORTIMERLG ARMSTRONGLG ABSALONSYLLON 6 ANDROMEDE CS(ANNIE)CAMPESINOCUBITUSKWS TONNERREMONITOROLBIARGT PULKOSOLIFLOR CSSORBET CSTENOR
HYBERYGHAYTAFLUORDESCARTES(VYCKOR)RENANHYBIZA 5
CHEVRONAUCKLANDASCOTTAPRILIOPIBRACMUTIC 4 (GEDSER)RGT LEXIOSOLIVE CS
Variétés moyennement sensiblesCHEVIGNON(CH NARA)CELLULECALUMETDIDEROTDIAMENTO(CREEK)COMPLICEFRUCTIDORFOXYLFORCALIFILONIZALCO CSILLICOHYPODROMGRAINDORPASTORALORLOGELUMINONLAURIERRGT VENEZIORGT LIBRAVORGT CESARIOREBELDETRIOMPHSYSTEMSY MOISSONSEPIA 3 AMBOISECONCRETFANTOMASHYXPERIAJOHNSONKWS EXTASELG AURIGAOBIWANORTOLANPROVIDENCERGT DISTINGO RGT VOLUPTOSU ASTRAGONSY ADORATION SY PASSION
Variétés sensiblesBERGAMOARKEOSAREZZOAPACHEHYKING(COSTELLO)CALABRO(BOLOGNA)NEMOMATHEO(KWS DAKOTANA) HYSTARRUBISKORGT SACRAMENTORGT KILIMANJARO OREGRAINSOLEHIOSOKALSANREMO 2 ANNECY(APOSTEL)MACARON(METROPOLIS)PILIER(PORTHUS)RGT CONEKTO VERZASCA
1 SOLINDO CS
Les plus sensibles
( ) : à confirmer
Source : CTPS(GEVES) / ARVALIS
Echelle de résistance des variétés de blé tendre au piétin verse

En 2ème étape, l'évaluation du risque agronomique à la parcelle peut être complétée grâce à la grille ci-dessous


Grille d'évaluation du risque piétin verse

Dans l'état actuel des stades atteints (plus de 50 % ont atteint ou dépassé le stade épis 1 cm), un risque potentiel peut exister sur variétés sensibles, en cas de précédent blé, en technique labour et limon battant et si un épisode pluvieux important survient. Dans ce cas le critère déterminant final est l'observation des symptômes sur tiges, à réaliser à partir du stade épi 1 cm sur un minimum de 50 tiges, symptômes à ne pas confondre avec le rhizoctone et la fusariose du pied.


Seuils indicatifs de risque pour le piétin verse pour les variétés sensibles. Note GEVES de
sensibilité inférieure ou égale à 4
Moins de 10 % des tiges sont
Entre 10 % et 35 % des tiges 35 % ou plus des tiges
atteintes
sont atteintes

sont atteintes

Seuil de risque non atteint
Nuisibilité variable

Seuil de risque atteint

Pour les variétés dont la note GEVES est égale ou supérieure à 5, le risque est faible

Une tache de piétin verse est comptée lorsqu'elle a traversée au moins une gaine. Le stroma noir ne s'enlève pas en frottant avec un doigt humide

A ce jour le réseau d'observations montre un faible risque piétin verse.

Rhizoctone :

Le rhizoctone n'a pas été signalé cette semaine.


Oïdium :

L'oïdium est signalé sur F3 uniquement sur 1 parcelle située dans la Drôme sur une variété réputée sensible.

Seuils indicatifs de risque pour l' oïdium à partir du

stade épi 1 cm
Variétés sensibles
Autres variétés
Plus de 20 % des 3
Plus de 50 % des 3
dernières feuilles sont
dernières feuilles sont
couvertes à plus de 5 % de couvertes à plus de 15 %
leur surface par un
de leur surface par un
feutrage blanc
feutrage blanc

Echelle de résistance des variétés de blé tendre à l'oïdium

L'oïdium n'est plus une maladie importante sur blé tendre mais des différences de tolérance variétales existent toujours.

Echelle de résistance à l'oïdium
Références
Nouveautés et variétés récentes
Les plus résistants
Résistant
RGT CESARIO
ANDROMEDE CS APOSTEL
CAMPESINO
JOHNSON
PASTORAL
MORTIMER
LG ABSALON
AMBOISE
SOLINDO CS
SORBET CS
(AXUM)
LG AURIGA
SY ADORATION
SYLLON
KWS DAKOTANA
KWS EXTASE
OLBIA
Assez résistant
SANREMO
CREEK
ALBATOR
MUTIC
FILON
ADVISOR
SEPIA
RGT LIBRAVO
ORLOGE
SOLIVE CS
FRUCTIDOR
MACARON
MONITOR
ORTOLAN
RGT DISTINGO
Moyennement résistant
LG ARMSTRONG
CHEVIGNON
KWS TONNERRE
RUBISKO
PIBRAC
(METROPOLIS)
CONCRET
RGT CONEKTO
RGT VOLUPTO
FORCALI
COMPLICE
BOLOGNA
FANTOMAS
PILIER
TARASCON
HYPODROM
OBIWAN
Assez sensible
ASCOTT
HYXPERIA
LUMINON
RGT LEXIO
SOLIFLOR CS
NEMO
REBELDE
HYKING
GEDSER
PROVIDENCE
RGT PULKO
RGT SACRAMENTO OREGRAIN
IZALCO CS
SU ASTRAGON
Sensible
CUBITUS
UNIK
SY PASSION
TENOR
Les plus sensibles
() : à confirmer
Source : essais pluriannuels de post inscription (ARVALIS et partenaires) et d'inscription (CTPS/GEVES)

Le risque est faible pour cette maladie


Septoriose :

La septoriose est observée sur F3 et F2 sur 3 parcelles mais sans incidence pour l'instant. Le risque est pour l'instant très faible.

Rouille brune :

La rouille brune est observée sur une parcelle dans la Drôme sur une variété sensible, le risque est pour l'instant très faible.

Rouille jaune :

La rouille jaune n'est pas signalée sur le réseau. Le risque est faible pour l'instant bien que les modèles semblent nous indiquer le contraire. Cette maladie est à surveiller sur les variétés sensibles.

Observations diverses sans conséquence :

Sont signalés dans le réseau :

des dégâts de mouche grise et de mouche jaune dans le Rhône et l'Isère.


BLE DUR

Quatre parcelles de blé dur situées dans la Drôme ont été observées cette semaine. Pour trois d'entre elles, elles sont au stade fin tallage/épi 1cm, une parcelle est au stade début tallage.

Aucune maladie n'est signalée.

ORGE

Le réseau d'observation comprend quatre parcelles : une dans le Rhône, une dans l'Isère et deux dans la Drôme. Elles sont toutes au stade fin tallage.

Oïdium :

L'oïdium est signalé sur 3 parcelles dans la Drôme, l'Isère et le Rhône sur F3 et F2 mais sans conséquence pour l'instant.

Dans l'état actuel du réseau le risque est encore faible.

Rhynchosporiose :

La rhynchosporiose est signalée sur F3 sur une parcelle dans l'Isère.

Dans l'état actuel du réseau le risque est faible.

Helminthosporiose :

L'helminthosporiose n'est pas signalée dans le réseau. Le risque est très faible pour l'instant.


Rouille naine :

La rouille naine n'est pas signalée cette semaine. Le risque est faible pour cette maladie.

Pour en savoir plus, EcophytoPIC, le portail de la protection intégrée : http://grandes-cultures.ecophytopic.fr/grandes-cultures

Publication hebdomadaire. Toute reproduction même partielle est soumise à autorisation

Directeur de publication : Gilbert GUIGNAND, Président de la Chambre Régionale d'Agriculture Auvergne-Rhône-Alpes
Coordonnées du référent : Cécile Bois (CRA AURA) cecile.bois@aura.chambagri.fr, 04 73 28 78 34.

À partir d'observations réalisées par : des coopératives et négoces agricoles, des instituts techniques, des Chambres d'Agriculture de la région Auvergne-Rhône-Alpes, des syndicats de producteurs et avec la participation des agriculteurs.

Ce BSV est produit à partir d'observations ponctuelles. Il donne une tendance de la situation sanitaire régionale, celle-ci ne peut pas être transmise telle quelle à la parcelle. Pour chaque situation phytosanitaire, les producteurs de végétaux, conseillers agricoles, gestionnaires d'espaces verts ou tous autres lecteurs doivent aller observer les parcelles ou zones concernées, avant une éventuelle intervention. La Chambre régionale dégage toute responsabilité quant aux décisions prises par les agriculteurs concernant la protection de leurs cultures.

Action du plan Ecophyto piloté par les ministères en charge de l'agriculture, de l'écologie, de la santé et de la recherche, avec l'appui technique et financier de l'Office français de la Biodiversité.

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