Date de publication 19 mars 2020
Crédit photo : Réseau des Chambres d'Agriculture
Toutes les parcelles du réseau sont au stade boutons décollés, assez proches de la floraison avec quelques parcelles en fleur.
Méligèthes : Nouvelles observations significatives. La quasi-totalité des parcelles sont en phase de sensibilité, les conditions climatiques actuelles sont propices au vol. La surveillance est de rigueur.
Charançon de la tige du colza : le ravageur reste présent et nuisible pour les parcelles encore au stade sensible. Pour la plupart du réseau, le risque est terminé.
Pucerons cendrés : absence de signalement pour le moment mais rester vigilant au vue des conditions actuelles.
Le stade épi 1cm est en cours de réalisation, 50% des parcelles du réseau l'ont atteint. L'avance sur le stade médian est d'environ 12 jours ce qui est d'autant plus remarquable que les dates de semis sont plutôt tardives. Ce phénomène est la conséquence d'un hiver très doux avec un mois de février particulièrement chaud. Du côté des maladies c'est encore très calme. L'oïdium est à surveiller sur les variétés sensibles. La présence de quelques tâches de septoriose nous indique que l'inoculum est présent. Il n'y a rien d'alarmant pour l'instant à ce stade des cultures.
18 parcelles ont fait l'objet d'un suivi cette semaine, parmi les 22 qui composent le réseau.
L'apparition des boutons floraux (stade D2 ou BBCH53) est amorcée sur la totalité des parcelles du réseau :
6% des parcelles atteignent le stade D2 (BBCH 53) caractérisé par une inflorescence bien dégagée. 83% des parcelles atteignent le stade E (BBCH 55) caractérisé par la séparation totale des boutons floraux. 11% des parcelles atteignent le stade F1 (BBCH 60) caractérisé par environ 50% des plantes avec au moins une fleur ouverte
Description du ravageur : Le méligèthe est un coléoptère de 1.5 à 2.5 mm. Il possède un corps noir brillant avec des reflets métalliques parfois verts. Les dégâts à la culture de colza sont causés par l'adulte, lorsque l'insecte perfore le bouton pour s'alimenter. L'ouverture des premières fleurs sur la parcelle marque la fin du risque. En effet les insectes iront préférentiellement se nourrir sur les fleurs, ce qui n'engendre pas de dégâts.
Période de risque : Le colza est sensible du stade boutons accolés (D1) au stade boutons séparés (E).
Observation : Toutes les parcelles signalent la présence de méligèthes sur plante avec des niveaux de pression situés entre 0.1 et 15 méligèthes par plante.
Stades | Nb Méligèthes / plantes | |||
Effectifs | Moyenne | Minimum | Maximum | |
D2 | 1 | 10,00 | 10 | 10 |
E | 15 | 4,25 | 0,1 | 15 |
F1 | 2 | 6 | 4 | 8 |
Analyse du risque : la quasi-totalité des parcelles sont désormais en phase de sensibilité, excepté celles arrivant à floraison. Les conditions climatiques actuelles sont relativement propices au vol de ce ravageur. Une vigilance accrue doit donc avoir lieu. D'une façon générale, on distinguera deux cas :
Cas d'un colza vigoureux et bien développé : Le risque associé est faible à modéré, il est essentiel de suivre les parcelles jusqu'à l'ouverture des premières fleurs.
Cas d'un colza stressé ou peu développé : Le risque associé est élevé sur certaines parcelles.
Le stade et l'état global des plantes sont donc les facteurs déterminants pour l'analyse du risque vis-à-vis de ce ravageur.
Leviers Agronomiques : La fin du risque méligèthe intervient à partir de l'ouverture des premières fleurs sur la parcelle. Par conséquent, le fait d'associer à la variété de colza d'intérêt, 5-10% d'une variété plus précoce à floraison, aura pour conséquence de concentrer les méligèthes sur ces plantes plus précoces et ainsi diminuer la pression sur la variété d'intérêt.
Période de risque : Le risque vis-à-vis du charançon de la tige apparaît lorsque les deux conditions suivantes sont réunies :
- Présence de tige tendre à partir du stade C2 ;
- Présence de femelles aptes à la ponte.
Le stade E marque la fin du risque principal.
Seuil indicatif de risque : Aucun seuil pour ce ravageur. La seule présence des adultes sur les parcelles, détectée par les captures dans les pièges sur végétation constitue un risque pour la culture. Le délai d'intervention est de 8 à 10 jours après les premières captures significatives, durée nécessaire pour que les femelles soient aptes à la ponte. Le stade E marque la fin du risque principal.
Observations : Sur les 18 parcelles suivies, 2 signalent la présence du ravageur. Les captures en cuvettes jaunes sont en moyenne de 16 insectes par cuvette, avec des valeurs allant de 6 à 26 individus.
Analyse du risque : Le charançon de la tige du colza reste présent sur le territoire au vu des conditions climatiques actuelles. Pour la quasi-totalité du réseau, le risque est terminé puisqu'une grande majorité des parcelles a déjà atteint le stade E. Le risque est donc faible à l'échelle du réseau.
Pour les parcelles où la montaison démarre juste et où par conséquent aucune gestion n'a été mise en place jusqu'ici, le risque est à prendre en compte.
Biologie de l'insecte : Les aptères sont de couleur jaunâtre à la mue. Une sécrétion cireuse leur confère leur aspect gris cendré. Les individus sont regroupés en colonie serrées. Ils entraînent une déformation des feuilles, des rougissements et/ou des décolorations de plante.
Période de risque : De la reprise de la végétation, au stade G4 (10 premières siliques bosselées).
Seuil indicatif de risque : 2 colonies par m². Une colonie peut désigner un manchon (cf photo ci-contre) ou bien seulement quelques individus.
Colonie de pucerons cendrés en manchons (crédit : Terres Inovia)
Observation : Aucune parcelle n'a permis d'identifier des colonies de pucerons cendrés parmi les 18 parcelles observées.
Analyse du risque : Les parcelles sont actuellement en phase de sensibilité vis-à-vis de ce ravageur mais les observations indiquent qu'il n'y a pas de risque à ce jour. L'observation des parcelles est cependant nécessaire au regard des conditions climatiques favorables au développement de ce ravageur
Stade D2 (BBCH 53) : Inflorescence principale dégagée et boutons accolés. Inflorescences secondaires visibles.
Stade E (BBCH 57) : Boutons séparés. Les pédoncules floraux s'allongent en commençant par ceux de la périphérie.
Charançon de la tige du colza | Charançon de la tige du chou | |
Tailles | 3 à 4 mm | 25 à 3 mm |
Aspect du corps | Gris cendré à noir | Gris cendré |
Extrémité des pattes | Noire | Rousse |
Nuisibilité | Forte | Nulle |
A la date du 17 mars, le réseau d'observation est composé de 25 parcelles de blé tendre réparties sur les départements de :
- l'Ain,
- le Rhône,
1 parcelle
- l'Isère,
- la Loire
- la Haute Savoie
1 parcelle
- la Drôme,
La répartition des stades est la suivante :
La majorité des parcelles sont au stade fin tallage/épi 1 cm. 1 parcelle est pratiquement au stade 1 nœud.
Aucune maladie du pied n'est signalé, que ce soit piétin verse ou rhizoctone
Rappel pour évaluer le risque piétin verse à la parcelle : la prise en compte de la sensibilité variétale est une 1ère étape.
Les variétés dont la note de sensibilité GEVES est de 5 et au-delà, ne justifient pas de traitement car les sections nécrosées en fin de cycles sont généralement inférieures au seuil de 35 %.
Echelle de résistance des variétés de blé tendre au piétin verse
SOPHIE CSSCENARIOBOREGAR | 7 | ALBATOR |
Variétés assez résistantesHYFIHYDROCKGEOADVISORRGT VELASKO MORTIMERLG ARMSTRONGLG ABSALONSYLLON | 6 | ANDROMEDE CS(ANNIE)CAMPESINOCUBITUSKWS TONNERREMONITOROLBIARGT PULKOSOLIFLOR CSSORBET CSTENOR |
HYBERYGHAYTAFLUORDESCARTES(VYCKOR)RENANHYBIZA | 5 | |
CHEVRONAUCKLANDASCOTTAPRILIOPIBRACMUTIC | 4 | (GEDSER)RGT LEXIOSOLIVE CS |
Variétés moyennement sensiblesCHEVIGNON(CH NARA)CELLULECALUMETDIDEROTDIAMENTO(CREEK)COMPLICEFRUCTIDORFOXYLFORCALIFILONIZALCO CSILLICOHYPODROMGRAINDORPASTORALORLOGELUMINONLAURIERRGT VENEZIORGT LIBRAVORGT CESARIOREBELDETRIOMPHSYSTEMSY MOISSONSEPIA | 3 | AMBOISECONCRETFANTOMASHYXPERIAJOHNSONKWS EXTASELG AURIGAOBIWANORTOLANPROVIDENCERGT DISTINGO RGT VOLUPTOSU ASTRAGONSY ADORATION SY PASSION |
Variétés sensiblesBERGAMOARKEOSAREZZOAPACHEHYKING(COSTELLO)CALABRO(BOLOGNA)NEMOMATHEO(KWS DAKOTANA) HYSTARRUBISKORGT SACRAMENTORGT KILIMANJARO OREGRAINSOLEHIOSOKALSANREMO | 2 | ANNECY(APOSTEL)MACARON(METROPOLIS)PILIER(PORTHUS)RGT CONEKTO VERZASCA |
1 | SOLINDO CS |
En 2ème étape, l'évaluation du risque agronomique à la parcelle peut être complétée grâce à la grille ci-dessous
Grille d'évaluation du risque piétin verse
Dans l'état actuel des stades atteints (plus de 50 % ont atteint ou dépassé le stade épis 1 cm), un risque potentiel peut exister sur variétés sensibles, en cas de précédent blé, en technique labour et limon battant et si un épisode pluvieux important survient. Dans ce cas le critère déterminant final est l'observation des symptômes sur tiges, à réaliser à partir du stade épi 1 cm sur un minimum de 50 tiges, symptômes à ne pas confondre avec le rhizoctone et la fusariose du pied.
sont atteintes
Seuil de risque atteint
Pour les variétés dont la note GEVES est égale ou supérieure à 5, le risque est faible
Une tache de piétin verse est comptée lorsqu'elle a traversée au moins une gaine. Le stroma noir ne s'enlève pas en frottant avec un doigt humide
A ce jour le réseau d'observations montre un faible risque piétin verse.
Le rhizoctone n'a pas été signalé cette semaine.
L'oïdium est signalé sur F3 uniquement sur 1 parcelle située dans la Drôme sur une variété réputée sensible.
Echelle de résistance des variétés de blé tendre à l'oïdium
L'oïdium n'est plus une maladie importante sur blé tendre mais des différences de tolérance variétales existent toujours.
Le risque est faible pour cette maladie
La septoriose est observée sur F3 et F2 sur 3 parcelles mais sans incidence pour l'instant. Le risque est pour l'instant très faible.
La rouille brune est observée sur une parcelle dans la Drôme sur une variété sensible, le risque est pour l'instant très faible.
La rouille jaune n'est pas signalée sur le réseau. Le risque est faible pour l'instant bien que les modèles semblent nous indiquer le contraire. Cette maladie est à surveiller sur les variétés sensibles.
Sont signalés dans le réseau :
des dégâts de mouche grise et de mouche jaune dans le Rhône et l'Isère.
Quatre parcelles de blé dur situées dans la Drôme ont été observées cette semaine. Pour trois d'entre elles, elles sont au stade fin tallage/épi 1cm, une parcelle est au stade début tallage.
Aucune maladie n'est signalée.
Le réseau d'observation comprend quatre parcelles : une dans le Rhône, une dans l'Isère et deux dans la Drôme. Elles sont toutes au stade fin tallage.
L'oïdium est signalé sur 3 parcelles dans la Drôme, l'Isère et le Rhône sur F3 et F2 mais sans conséquence pour l'instant.
Dans l'état actuel du réseau le risque est encore faible.
La rhynchosporiose est signalée sur F3 sur une parcelle dans l'Isère.
Dans l'état actuel du réseau le risque est faible.
L'helminthosporiose n'est pas signalée dans le réseau. Le risque est très faible pour l'instant.
La rouille naine n'est pas signalée cette semaine. Le risque est faible pour cette maladie.
Pour en savoir plus, EcophytoPIC, le portail de la protection intégrée : http://grandes-cultures.ecophytopic.fr/grandes-cultures
Publication hebdomadaire. Toute reproduction même partielle est soumise à autorisation
Directeur de publication : Gilbert GUIGNAND, Président de la Chambre Régionale d'Agriculture Auvergne-Rhône-Alpes
Coordonnées du référent : Cécile Bois (CRA AURA) cecile.bois@aura.chambagri.fr, 04 73 28 78 34.
À partir d'observations réalisées par : des coopératives et négoces agricoles, des instituts techniques, des Chambres d'Agriculture de la région Auvergne-Rhône-Alpes, des syndicats de producteurs et avec la participation des agriculteurs.
Ce BSV est produit à partir d'observations ponctuelles. Il donne une tendance de la situation sanitaire régionale, celle-ci ne peut pas être transmise telle quelle à la parcelle. Pour chaque situation phytosanitaire, les producteurs de végétaux, conseillers agricoles, gestionnaires d'espaces verts ou tous autres lecteurs doivent aller observer les parcelles ou zones concernées, avant une éventuelle intervention. La Chambre régionale dégage toute responsabilité quant aux décisions prises par les agriculteurs concernant la protection de leurs cultures.
Action du plan Ecophyto piloté par les ministères en charge de l'agriculture, de l'écologie, de la santé et de la recherche, avec l'appui technique et financier de l'Office français de la Biodiversité.