Campagne 2022-2023

A retenir cette semaine :

Colza :

- Poursuite du vol de charançon du bourgeon terminal sur l'ensemble de la région : risque élevé uniquement pour les petits colzas.

Céréales à paille :

Sommaire

- Risque limace faible à moyen à réévaluer la semaine prochaine.

- Risque pucerons faible à réévaluer la semaine prochaine.

Colza

p 02

- Risque cicadelle moyen à réévaluer la semaine prochaine.

Céréales d'hiver

p 12

Betterave

p 20

Santé des végétaux :

Le Ministère de l'Agriculture et la Souveraineté Alimentaire lance " Plantes en danger ", une campagne de sensibilisation aux bons gestes. Retrouvez toutes les informations sur les organismes de quarantaine prioritaires que sont la bactérie Xylella fastidiosa, le scarabée japonais (Popillia japonica) et les capricornes asiatiques (Anoplophora) : https://agriculture.gouv.fr/plantes-en-danger-tous-concernes

Réseau 2022-2023

Le BSV de cette semaine est rédigé à partir de l'observation de 76 parcelles.

Stades des colzas

Le redoux des températures de la semaine écoulé, cumulé aux pluies régulières, a entrainé la pousse rapide des colzas. Les ¾ des parcelles ont maintenant 8 feuilles ou plus.

Localement, quelques parcelles ont levé tardivement et peinent davantage.

A l'intérieur d'une même parcelle, les stades de développement et la biomasse peuvent être très hétérogènes en fonction du type de sol.

12 parcelles du réseau rapportent de l'élongation : entre 0.5 et 5 cm sur les variétés KWS ARIANOS,

CROSSFIT, RGT PARADIZZE, HOSTINE, MELODIE, FELICIANO KWS et ADDITION.

Localement, des symptômes de faim d'azote (rougissement) peuvent être observés en fonction de l'historique, notamment fertilisation organique ou pas, des parcelles.

Pour limiter le risque lié aux insectes, des objectifs de biomasse ont été définis :

Biomasses observées dans le réseau

Mise en œuvre des pièges

Les cuvettes au-dessus de la végétation doivent aussi être installées pour surveiller le vol des charançons du bourgeon terminal (CBT).

Pour la mise en place des pièges : voir les précédents BSV.

Ravageurs

Charançon du bourgeon terminal (CBT)

- Période de risque : du développement des premières larves jusqu'au décollement du bourgeon terminal. La lutte contre les larves étant impossible, c'est l'arrivée des adultes qui va déclencher le début de la période de risque. La cuvette jaune (positionnée au-dessus de la végétation) est indispensable pour effectuer ce piégeage. Les vols de CBT peuvent avoir lieu de fin septembre jusqu'à l'entrée de l'hiver.

- Observations : La météo a été favorable au vol qui s'est poursuivi sur l'ensemble de la région. 91% des cuvettes ont capturé des charançons du bourgeon terminal. Ce sont entre 1 et 41 individus qui sont piégés.

Dans les cuvettes, ont aussi été observés baris, méligèthes et grosses altises adultes.

Le vol est plutôt en avance (1 semaine environ) par rapport aux années précédentes.

Les 1 ères pontes ont été observées à HUGIER (70).

Résultats de dissection :

- Captures de cette semaine

BEAUNE (21) : 8 femelles avec œufs non matures et 1 femelle avec œufs matures

MEURSANGES (21) : 11 femelles avec des œufs non matures

QUINCEY (21) : 2 femelles avec des œufs non matures

POMMARD (21) : 6 femelles avec des œufs non matures

- Captures de la semaine dernière

CHAMPLOST (89) : RAS

PERCENEIGE (89) : 2 femelles avec des œufs non matures

GY l'EVEQUE (89) : 3 femelles avec des œufs non matures

POMMARD (21) : 1 femelle avec des œufs non matures

- Analyse du risque :

Gros colzas (40 à 50 g/plante et plus) :

- Niveau de risque +

- Pour les colzas suffisamment développés, le risque est faible.

Petits colzas (moins de 40-50 g/pl) :

- Pour les secteurs avec captures significatives depuis une dizaine de jours, le risque est élevé. Il est d'autant plus important que le colza est peu développé.

- Pour les secteurs sans captures jusqu'à présent ou captures non significatives
(très peu de parcelles dans ce cas), le risque est encore faible à moyen. Maintenir une surveillance attentive et réévaluer le risque si des captures sont observées au cours de la semaine.

La gestion du risque CBT sur colza doit prendre en compte les phénomènes de résistances aux pyrèthrinoïdes.

Larves de grosses altises

- Description :

Les larves après éclosion (L1) rejoignent les pétioles des plantes à partir du sol. Il est possible dans un premier temps d'observer la présence de la perforation leur permettant de pénétrer dans la plante. Ensuite les différents stades larvaires (L2-L3) sont observables dans les pétioles. Les larves âgées
(Stade larvaire L3) sont les plus à risque car les meilleures candidates à la migration vers le cœur.

La lutte contre les larves de grosses altises est déconnectée de la lutte contre les altises adultes.

Attention à ne pas confondre les larves d'altises avec les larves de diptères qui sont sans nuisibilité sur le colza.

Les observations peuvent être réalisées par dissection des pétioles ou bien avec la méthode Berlèse
(voir description ci-dessous ou vidéo ici).

L'utilisation de plantes compagnes (si elles sont suffisamment développées : 150 à 200 g/m² minimum) peut permettre de diminuer la pression exercée par les larves par un effet de leurre.

- Seuil indicatif de risque : larves présentes dans plus de 70 % des plantes OU 2,5 larves en moyenne par plante avec la méthode Berlèse. Les colzas de plus de 45 g/pl, bien enracinés et sans carence azotée peuvent tolérer jusqu'à 5 larves / plante.

- Observations :

Les 1 ères larves sont observées dans 6 parcelles de l'Est de la région, avec la méthode par dissection, à des niveaux inférieurs au seuil de risque.

- Analyse de risque :

Le risque est faible pour le moment.

Une majorité des larves de grosses altises du colza en région BFC présente des résistances aux pyrètrinoides.

1. Prélever au champ au minimum une vingtaine de plantes (4 x 5 plantes consécutives),

2. De retour au labo ou au bureau, nettoyer rapidement les plantes à l'eau claire,

Après dessèchement complet des plantes, compter le nombre de larves tombées dans les récipients. Les observations peuvent aussi se réaliser au fur et à mesure du séchage.

Autres observations

Des pucerons cendrés sont localement observés dans l'Yonne. De même des dégâts de limaces sont parfois signalés en Saône et Loire et dans le Territoire de Belfort. Idem pour les tenthrèdes en Haute Saône.

Des macules de phoma sont signalées dans 3 parcelles sur les variétés BLACK CONAN, KWS ARIA-NOS et CROSSFIT. Le choix variétal est le principal levier de lutte.

Repousses de céréales et adventices : dans les parcelles non protégées les pluies ont été favorables à leur levée et à leur croissance. Les graminées en particulier peuvent concurrencer les colzas encore à des stades jeunes.

CEREALES D'HIVER

Les semis se terminent.

14 parcelles d'orges et 28 de blés levés ont été observées cette semaine pour le BSV.

Tableau des observations en nombre de parcelles

Limaces

Les céréales sont sensibles aux limaces (grises les plus fréquentes et noires) de la levée jusqu'au stade 3 feuilles. Les situations les plus à risque concernent les parcelles argileuses, motteuses ou avec des résidus de cultures abondants, caillouteuses, les semis superficiels, les zones non tassées, les andains de paille... Le risque est d'autant plus élevé que le climat de l'automne est doux et humide pendant la période " avant semis tallage ".

Que ce soit à Dijon, Auxerre, Nevers ou Lons, le risque estimé par le modèle agro-climatique inter institut est faible à moyen.

Evaluer le risque limaces

Vous pouvez évaluer le risque limaces avant les semis, pendant cette période pluvieuse.

Le piégeage consiste à la mise en place à la surface du sol d'un carré de 50 cm X 50 cm en carton, ou une tuile, ou un sac recouvert par une bâche plastique. Sous le piège disposez quelques granulés d'anti limaces pour éviter que les limaces ne quittent le piège.

A partir de ce piège, le risque limace se raisonne avec les seuils suivants (rapporter le comptage du piège au m²) :

- 1 à 10 limaces / m² : risque faible

- 10 à 20 limaces / m² : risque moyen

- 20 à 50 limaces / m² : risque élevé

- Plus de 50 limaces / m² : risque très élevé

Sur le terrain, des morsures anecdotiques sont observées dans 2 parcelles.

Sur un blé dans l'Yonne, jusqu'à 30% des plantes présentent des morsures (au stade 1 feuille).

En cas d'observations de dégâts, privilégiez les spécialités de biocontrôle.

Le risque limace est faible à moyen à ce jour. Surveillez les parcelles sans ou avec très peu de travail du sol. A réévaluer la semaine prochaine.

Les cicadelles (Psammotettix alienus) responsables des symptômes de pieds chétifs

Cicadelle grise

Sur 5 pièges relevés, celui positionné dans l'Yonne fait état d'une centaine de captures.

Risque actuellement faible. Surveillez les cicadelles dès le stade pointant de la céréale dans les situations qui se réchauffent rapidement et / ou proches de repousses de céréales. Réaliser les observations dans les heures chaudes et ensoleillées de la journée. Les bordures sont souvent plus colonisées. Il n'existe pas de tolérance variétale par rapport au virus des pieds chétifs (toutes céréales à paille).

Les pucerons (Rhopalosiphum Padi, Sitobion, Metopolophium ) vecteurs de la jaunisse nanisante

Rhopalosiphum padi est un puceron à forme globuleuse
(1,2 à 2,4 mm), qui présente un corps vert foncé avec des taches rougeâtres autour de l'insertion des corni-cules. A l'automne, lorsque les conditions sont favorables les pucerons ailés volent et se posent préférentiellement sur les jeunes plantules de céréales. Ils transmettent le virus lors de leurs piqûres alimentaires. L'infestation est d'autant plus importante que le nombre de jours de vols est élevé : les semis précoces sont ainsi toujours plus exposés. Suite à cette contamination primaire de la parcelle, la diffusion de la maladie est assurée par leur descendance : les pucerons aptères
(sans ailes) se contaminent en se nourrissant sur des plantes malades puis contaminent d'autres plantes
(dissémination par foyer).

Le risque pucerons semble bien moins important cet automne que l'an dernier, ils sont absents des maïs et la météo actuelle n'est pas favorable.

Sur 25 parcelles observées, ils sont signalés dans 9 parcelles (36%) et les infestations n'excèdent pas les 5% de pieds porteurs de pucerons. Pas de dépassement de seuil signalé.

La vigilance est de rigueur sur les premières levées, en particulier à proximité de maïs.

Risque actuellement faible. Surveillez les pucerons à partir du stade 1 feuille sur les variétés non tolérantes à la JNO.

Risque nul sur orges tolérantes à la JNO (liste non exhaustive).

Adventices

Pensez aux désherbages mécaniques.

Vidéo = comment reconnaitre les graminées (cliquez)

Sensibilité des variétés de blé tendre au chlortoluron

VARIETES TOLERANTES AU CHLORTOLURON

Accor Accroc Acoustic Adagio Addict Adéquat Adhoc Aérobic Albator Alhambra Aligator Allez y Altamira Altigo Ambition Amboise Amifor Andalou Andromede CS Annecy Antonius Apache Aprilio Aramis Arche Arezzo Aristote Arlequin Artdeco As de cœur Ascott Athlon Atoupic Attitude Aubenne Auckland Aurele Autricum Aviso Azzerti Bagou Bardan Barok Bastide Belepi Bermude Boisseau Bonifacio Boregar Boston

Brevent Buenno Calabro Calisol Calumet Camp Rémy Campero Caphorn Capvern Caribou CCB Ingénio Cecybon Cellule Cézanne Charger Chevalier Chevignon Chevron Claire Colmetta Compil Complice Conexion Copernico Courtot Craklin Croisade Contrefor Crousty Cubitus Cupidon Dialog Diderot Dinosor Distinxion Donator Einstein Energo Enesco Eperon Ephoros Equilibre Espéria Euclide Eureka Exelcior Exotic Expert Fairplay Fantomas

Farandole Farinelli Faustus Fenomen Filon Flair Flamenko Fluor Folklor Forblanc Forcali Fructidor Gabrio Galactic Galibier Galopain Galvano Garantus Garfield Geny Geo Gerry Gimmick Goncourt Grafik Graindor Granamax Grapeli Grillon Gwastell Gwenn Hansel Hendrix Hybery Hycrop Hydrock Hyfi Hyguardo Hyking Hymack Hynergy Hynvictus Hypocamp Hypod Hypolite Hyrise Hystar Hysun Hyteck Hywin

Hyxo Hyxperia Hyxpress Hyxtra Illico Imperator Innov Inox Instinct Intérêt Intro Invicta Ionesco Iridium Isengrain Isidor Istabraq Jaidor Johnson Kalystar Kantao Koreli Kundera Kylian KWS Extase KWS Lazuli KWS Moonlight KWS Sphere KWS Tonnerre Laurier Lazzaro Leandre Lear Levis LG Abraham LG Absalon LG Android LG Armstrong LG Astrolabe LG Auriga LG Ayrton Limes Lorenzo Lyrik Macaron Mael Maldives CS Manager Mandragor Maori

Marcelin Matheo Maupassant Messager Minotor Mobile Mogador Monitor Montecristo CS Mortimer Moskito Musik Mutic Nemo Nirvana Noblesko Nocibe Nuage Nucleo Oakley Odyssée Oratorio Oregrain Orloge Orvantis Osmose CS Oxebo Paindor Pakito Paledor Palladio Paroli Pastoral Pepidor Pericles Pezandor Phileas Pibrac Pierrot Pilier Plainedor Player Popeye Posmeda Prévert Providence PR22R20 PR22R58 Pueblo Quality

Quatuor Québon Rebelde Renan Ressor RGT Cesario RGT Cyclo RGT Distingo RGT Kilimanjaro RGT Libravo RGT Montecarlo RGT Pulko RGT Talisko RGT Texaco RGT Venezio RGT Volupto Richepain Rimbaud Rize Rodrigo Ronsard Runal Rustic Saint Ex Samurai Sankara Sanremo Santana Scenario Sebasto Selekt Sepia Seyrac Sherlock Silverio Sirtaki Skerzzo SO 207 Sobbel Sofolk CS Sogby Sogood Soissons Sokal Solehio Soliflor CS Solindo CS Solive CS Solky Solveig

Somca Sonyx Sophie CS Sophytra Sorbet CS Sorrial Sorokk Sortilege CS Spigolo Stereo Stadium Strass Stromboli Su Astragon Sublim Sumo Su Trasco System Sweet Swinggy Sy Adoration Sy Fashion Sy Passion Syllon Sy Mattis Sy Pack Sy Tolbiac Talendor Tapidor Tarascon Tenor Tentation Terroir Thalys Tiago Tiepolo Titlis Tobak Toisondor Trocadéro Tulip Unik Uski Valodor Velours Vergain Verzasca Volontaire Waximum Zephyr

Toutes autres variétés que celles citées dans ces tableaux n'ont pas fait l'objet d'expérimentation. En conséquence, il conviendra d'éviter l'emploi du chlortoluron à 1800g sur ces variétés.
En gras : Nouvelles variétés

Pour toute information sur l'état sanitaire de la betterave sucrière, retrouvez le BSV betteraves sur le site de la Chambre régionale d'agriculture, en cliquant ici.

Bulletin édité sous la responsabilité de la Chambre régionale d'agriculture de Bourgogne Franche-Comté et rédaction animée par ARVALIS-Institut du Végétal, Terres Inovia et les Chambres d'agriculture de Bourgogne Franche-Comté à partir des observations réalisées par : 110 BOURGOGNE - AGRIDEV - AGRI SUD EST - AGRODIFFUSION - ALTERNATIVE - AMDIS BOURGOGNE DU SUD - SAS BRESSON - CA 21 - CIA 25 90 - CA 39 - CA 58 - CA 70 - CA 71 - CA 89 - CHAYS - SARL COURTEJOIE - DIJON CEREALES - EPIS CENTRE - FAIVRE SAS - FREDON - MOULIN JACQUOT - MINOTERIE GAY -GIROUX SAS - INTERVAL - KRYSOP - SARL LEGUY - ETS RUZE - SEINE YONNE - SENOGRAIN - SEPAC - SOUFFLET AGRICULTURE - TEOL - TERRE COMTOISE - YNOVAE

Ce bulletin est produit à partir d'observations ponctuelles. S'il donne une tendance de la situation sanitaire régionale, celle-ci ne peut pas être transposée telle quelle à la parcelle. La Chambre régionale d'agriculture de Bourgogne Franche-Comté dégage donc toute responsabilité quant aux décisions prises par les viticulteurs et agriculteurs pour la protection de leurs cultures et les invite à prendre ces décisions sur la base d'observations qu'ils auront eux mêmes réalisées sur leurs parcelles et/ ou en s'appuyant sur les préconisations issues de bulletins techniques.

" Action co-pilotée par le Ministère chargé de l'Agriculture et le Ministère chargé de l'environnement, avec l'appui financier de l'Agence Française pour la Biodiversité par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto 2 ".

Avec la participation financière de :