BSV n°29 4 septembre 2019
Teignes : population de teignes encore importante avec des taux d'infestation très variables.
Rhizopus : quelques parcelles touchées suite aux attaques de ravageurs (Teignes et Charançons)
Cercosporiose : évolution tardive, poursuivre la surveillance en prenant bien en compte les seuils de risque, la sensibilité variétale et la période d'arrachage.
Cuscute : pour rappel, destruction obligatoire afin d'éviter sa prolifération.
Stades : cotylédons à 1 feuille principalement. 3-4 feuilles pour les semis précoces.
Petites altises : Quelques captures et dégâts foliaires. Surveiller régulièrement les parcelles. Poursuivre la mise en place des pièges. La grosse altise et le puceron vert ne sont pas observés.
Limaces : Faible activité.
Hors réseau des punaises sont signalées (plus d'informations sur www.terresinovia.fr)
Stade : de 1 feuille trifoliée à début du bourgeonnement, avec une hauteur moyenne de 7,8 cm.
Sitones : quelques morsures signalées, le risque est faible.
Campagnols : maintenir la surveillance.
Autres ravageurs : présence de chenilles défoliatrices
Les conditions chaudes de la semaine dernière et de cette semaine sont favorables à de nouvelles recolonisations des teignes dans les betteraves. En effet, encore 73% des parcelles sont toujours concernés par la présence de teignes. La pression globale augmente légèrement. Les taux d'infestations sont très variables. La moyenne de plantes touchées est haute avec plus de 50% de plantes atteintes. Cette moyenne est supérieure au seuil de risque est de 10 % de plantes présentant des dégâts frais et/ou des chenilles vivantes. Cette cartographie présente les niveaux d'infestation par parcelle relevés cette semaine.
Suite aux morsures de teignes et aux températures estivales, la présence de rhizopus est signalée dans le réseau. Actuellement, les taux d'infestation par parcelle restent faibles.
Les températures et l'absence de pluies sont encore favorables au développement des teignes, qui peuvent limiter le renouvellement du feuillage et par conséquent la croissance automnale.
Des dégâts de noctuelles défoliatrices sont toujours observés sans atteindre le seuil de risque de 50 % de plantes porteuses.
Des charançons lixus juncii, sont présents dans l'Yonne ainsi que dans l'Aube.
La pression maladie progresse maintenant sur l'ensemble de la région mais des disparités sont observées en lien avec l'environnement agro-climatique propre à chaque parcelle.
La cercosporiose reste la maladie dominante. Cependant quelques pustules de rouille sont observées sur l'ensemble de la région : Chaudrey (10), Les Istres et Bury (51), Cauroy et l'Ecaille (08).
Les fréquences de feuilles touchées par la cercosporiose ont évolué.
Actuellement dans le réseau :
- 8% des sites n'ont pas atteints le seuil de déclenchement.
- 58 % des sites restent au seuil de risque T1
- 35 % des sites ont atteint le seuil de risque T2
seuil T1 non atteint
seuil T1
seuil T2
8
58
35
0%
60%
80%
100%
Les températures douces de cette semaine et la rosée sont favorables au développement de la cercosporiose. La surveillance des parcelles doit se poursuivre encore une semaine notamment pour les récoltes réalisées après la mi-octobre.
Pour assurer le contrôle des différentes maladies, déterminer les fréquences d'apparition en prélevant 100 feuilles de betteraves dans une zone homogène et représentative de la parcelle.
Seuil en % de feuilles atteintes
oïdium
cercosporiose
rouille
Ramulariose
Maladie Oïdium Cercosporiose Rouille Ramulariose |
Début de la protection avant la mi-août |
Renouvellement |
Seuil de risque T2 30 % 40 % 20 % 20 % |
Seuil de risque T3 30 % 40 % 25 % 25 % |
Début de la protection après la mi-août |
Seuil de risque T1 30 % 20 % 20% 40% |
Seuil de risque T2 Pas de T2 Pas de T2 25 % 25 % |
Seuil de risque T3 Pas de T3 Pas de T3 Pas de T3 25 % |
Cette semaine, 23 parcelles ont été observées (carte ci-dessous) sur les 28 que compte le réseau à ce jour.
La majorité des parcelles est entre le stade cotylédons et 2 feuilles. Les parcelles semées précocement ont bénéficié d'une levée rapide grâce aux pluies de début août et sont au stade 3-4 feuilles.
En fonction du ravageur ciblé, la cuvette doit être en position enterrée ou sur végétation :
Enterrée : ce positionnement est le plus efficace pour l'altise d'hiver (ou grosse altise) qui se déplace par petits sauts au niveau du sol et qui n'est pas attirée par le jaune (contrairement aux altises des crucifères). Creuser un trou pour positionner la cuvette de telle sorte que le bord de la cuvette soit au niveau du sol.
Sur végétation : les autres coléoptères ravageurs du colza sont attirés par la couleur jaune. La cuvette doit donc rester bien visible pour être efficace. Au semis, positionner la cuvette sur le sol puis la remonter au fil de la campagne afin que le fond du piège soit à la hauteur de la végétation.
Quelques conseils complémentaires :
- Positionner la cuvette à au moins 10m du bord de la parcelle. Privilégier les zones proches d'une ancienne parcelle de colza.
- Remplir la cuvette avec 1 l d'eau et quelques gouttes de mouillant (liquide vaisselle).
- Relever la cuvette toutes les semaines, filtrer les insectes, remplacer l'eau régulièrement, repositionner la cuvette en fonction de la hauteur de végétation.
- Laisser sécher les insectes sur un papier pour faciliter leur reconnaissance.
- Éviter les piétinements qui modifient le contexte de végétation autour de la cuvette.
- Nettoyer la cuvette jaune pour qu'elle reste attractive.
- Prévoir un bidon qui reste dans la parcelle pour faire le niveau de la cuvette.
3. P etite altise : Phyllotreta sp.
La mise en place des pièges se poursuit. Actuellement 5 pièges sur 21 relevés capturent des petites altises. Cependant, les morsures sur feuilles sont visibles dans 10 parcelles. 1 seule parcelle atteint 25% de surface foliaire détruite à Champguyon (51).
Les altises sont des petits coléoptères qui occasionnent des morsures circulaires, perforantes ou non, de 1 à 2mm dans les cotylédons et les jeunes feuilles. Ces attaques pénalisent la culture lorsque plus d'un quart de la surface foliaire est détruite et la culture peu développée. Lorsque la culture est levée, une surveillance assidue est nécessaire, car les dégâts peuvent s'accumuler rapidement. Observer en priorité les bordures de parcelle, notamment à proximité des anciens champs de colza d'où arrivent les petites altises.
Retarder la destruction des repousses de colza des anciennes parcelles : De nombreuses petites altises profitent des repousses de colzas des anciennes parcelles pour se nourrir. Détruire ces repousses force les populations à migrer vers les nouvelles parcelles de colzas à proximité. Afin de limiter les populations de petites altises dans vos parcelles (mais également dans celles de vos voisins !), retarder le plus possible les interventions de destruction des repousses.
Le seuil indicatif de risque est fixé à 8 pieds sur 10 portants des morsures, sans que la dépréciation dépasse ¼ de la surface foliaire jusqu'au stade 3 feuilles inclus.
Le risque peut être considéré de faible à moyen selon les parcelles du réseau. Maintenir une surveillance régulière car les dégâts peuvent s'accumuler rapidement.
4 Limaces | |
a Observations Pas de dégât rapporté cette semaine Le temps sec actuel est peu favorable à l’activité des limaces b Seuil indicatif de risque Avant la levée le suivi des limaces se fait par piégeage De la levée au stade 3-4 feuilles (B3-4 = BBCH 13-14), les observations se font directement sur les plantes en fonction des dégâts observés Il n’existe | |
pas de seuil indicatif de risque Le risque se juge en fonction de la dynamique de croissance du colza et la dynamique d’apparition des dégâts La germination-levée sont les stades les plus sensibles c Analyse de risque Le risque limaces actuel en l’absence de pluies est faible | Limace sur feuille de colza Terres inovia BSV n°29 – P7 |
Début bourgeonnement
6 feuilles trifoliées
5 feuilles trifoliées
4 feuilles trifoliées
3 feuilles trifoliées
2 feuilles trifoliées
1 feuille trifoliée
0
1
2
3
4
5
6
Sur les 18 parcelles observées cette semaine, les stades varient de 1 feuille trifoliée (semis du 18/07/2019) au début du bourgeonnement (semis du 3/07/2019). La majorité d'entre elles est au stade 3 à 5 feuilles trifoliées.
La hauteur de végétation a évolué : elle varie de 0,5 à 25 cm, avec une moyenne de 7.8 cm (5.4 cm de moyenne la semaine dernière). Malgré un développement assez lent, les luzernes semées cette année semblent relativement homogènes. La gestion des repousses de céréales et des adventices est en cours ; la surveillance des parcelles est indispensable, les adventices pouvant facilement concurrencer les jeunes luzernes.
Des traces de morsures de sitones sont observées sur 1 parcelle du réseau située dans les Ardennes, avec en moyenne moins de 1 morsure par foliole.
Les adultes de sitones occasionnent des dégâts typiques en forme d'encoches sur le bord des folioles. A la levée, les plantules des jeunes luzernières sont très sensibles à ces morsures. Il n'existe pas de seuil indicatif de risque.
Le ravageur est bien présent dans l'environnement. Le risque est considéré comme faible cette semaine. Cependant, il faut rester vigilant en particulier sur les jeunes semis proches de parcelles de luzerne en exploitation. Les jeunes semis de luzerne sont sensibles jusqu'au stade 10 cm.
Cette semaine, une parcelle du réseau, situées dans les Ardennes signale la présence de campagnols des champs
(Microtus arvalis), avec une abondance assez faible et localisée. Les variations annuelles montrent toujours une remontée des populations en fin d'été. Il faut rester particulièrement vigilant.
Le niveau de présence des campagnols des champs étant actuellement faible, la maitrise des populations est possible. Elle devient plus difficile, voire impossible, dès que l'abondance du rongeur augmente. La vigilance est donc de rigueur dès maintenant.
Méthodes de lutte raisonnée :
Les 3 maîtres mots de la lutte contre le campagnol sont : surveillance, prévention et actions précoces. Seules les actions préventives et précoces peuvent être réalisées sur des populations de campagnols à des niveaux maîtrisables. Pour ce faire, il est important de combiner les 3 méthodes de luttes que sont la facilitation de la prédation (perchoirs, entretien des accotements, gestion des résidus de culture), le dérangement du sol et la lutte directe.
Suite aux températures douces et à l'humidité de la semaine dernière, les premières taches de maladies foliaires sont signalées sur 3 parcelles du réseau dans les Ardennes avec suspicion de Pseudopeziza.
Pepper spot : sur feuilles, la maladie provoque des petites ponctuations noires ou brunes (" taches de poivre "). Lorsque les taches sont nombreuses, elles confluent et la feuille est alors partiellement ou totalement desséchée.
Pseudopeziza : également appelée " maladie des taches communes ", le champignon provoque de nombreuses taches foliaires marron foncé de 0,5 à 2 mm, réparties de façon régulière. Des apothécies (organes de fructification contenant des spores) peuvent être observées à la loupe en conditions favorables à la maladie.
Ces maladies restent peu préjudiciables pour la culture à faible infestation.
Des chenilles défoliatrices sont signalées sur le secteur de Longsols (10). Les chenilles de diverses espèces de papillons sont très polyphages et peuvent nuire aux jeunes luzernes.
Dégâts de chenilles défoliatrices sur luzerne
(M. NIESS, Capdéa)
Le risque est faible.
Retrouvez gratuitement le BSV toutes les semaines sur les sites Internet de la Chambre Régionale d'Agriculture Grand Est et de la DRAAF :
http://www.grandest.chambre-agriculture.fr/productions-agricoles/ecophyto/bulletins-de-sante-du-vegetal/
http://draaf.grand-est.agriculture.gouv.fr/Surveillance-des-organismes
Affinez vos connaissances sur les principales adventices des Grandes Cultures et les méthodes de lutte préventive en consultant le site INFLOWEB : http://www.infloweb.fr
ÉDITÉ SOUS LA RESPONSABILITÉ DE LA CHAMBRE RÉGIONALE D'AGRICULTURE GRAND EST SUR LA
BASE DES OBSERVATIONS RÉALISÉES PAR LES PARTENAIRES DU RÉSEAU GRANDES CULTURES :
Arvalis Institut du Végétal - ATPPDA Cérèsia - CETA de l'Aube - CETA de Champagne CETA Craie Marne Sud Chambre d'Agriculture des Ardennes - Chambre d'Agriculture de l'Aube - Chambre d'Agriculture de la Marne Chambre d'Agriculture de la Haute-Marne - COMPAS - CRISTAL UNION - DIGIT'AGRI - EMC2 ETS RITARD -FREDONGE ITB - LUZEAL - NOVAGRAIN (SCA EfiGrain Sézanne - SCA La Champagne Coligny) S - SCA de Juniville -SCA d'Esternay - SCARA - SEPAC - SOUFFLET Agriculture SUNDESHY TEREOS CAPDEA - Terres Inovia - EURL Verzeaux VIVESCIA Agriculture.
Rédaction : Arvalis Institut du Végétal, FREDON Grand Est, ITB et Terres Inovia.
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