BSV n°2 15 mars 2023
À RETENIR CETTE SEMAINE |
P N P P P TCliquez sur le sommaire pour accéder directement à la culture HÉNOLOGIE OIRIER Psylles : pontes en cours, poursuite du risque de pontes OMMIER Anthonome : début du stade à risque, surveillez les adultes par frappage OMMIER-POIRIER Tavelure : absence de risque OUS FRUITIERS Pucerons : début du risque en poirier, surveillez les fondatrices en pommier et prunier OTE BIODIVERSITE Vers de terre et santé des agroécosystèmes (rappel) |
Parcelles observées cette semaine : 2 Pomme, 6 Poire, 3 Prune.
Poirier : stade B à C (stade BBCH 51 à 53) majoritairement, C3 (stade BBCH 54) pour William's.
Pommier : stade B (stade BBCH 51) majoritairement, C (stade BBCH 53) pour les variétés précoces
Prunier : stade B (stade BBCH 51)
Les prévisions de Météo France annonce un ciel voilé entrecoupé d'éclaircies jusqu'à samedi. Des pluies éparses seront possibles dimanche. Les températures seront en hausse à partir de jeudi pour atteindre les 20°C vendredi et samedi.
Élément de biologie : Les adultes issus de la génération d'automne passent l'hiver sur les arbres et reprennent leur activité dès les premiers beaux jours. Deux jours consécutifs à 10°C sont suffisants pour permettre la ponte à partir du moment où les femelles sont matures. Les œufs sont déposés principalement sur les lambourdes et à la base des bourgeons. Les larves issues de ces œufs se développent ensuite dans les bouquets floraux. Les premiers œufs déposés sont rarement viables tant que les températures basses persistent (les durées d'incubation trop longues réduisent leur viabilité). Un autre facteur limitant est l'absence de nourriture (feuillage tendre) pour les larves nouvellement écloses. Les psylles peuvent être des vecteurs du phytoplasme du déclin de la poire (Pear Decline Phytoplasma), un organisme qui se développe dans les vaisseaux du phloème et provoque des déformations empêchant la sève de circuler. Le dépérissement peut être rapide, les feuilles se dessèchent puis l'arbre meurt en quelques semaines. Dans certains cas le phénomène est plus lent et les feuilles s'enroulent, rougissent puis tombent. L'arbre perd visiblement de la vigueur les années qui suivent. Pour plus d'information vous pouvez consulter la fiche de l'OEPP.
Depuis le début des pontes mi-février, les températures ont été favorables du 16 au 24 février et du 8 au 14 mars environ pour permettre l'activité de ponte. L'évolution des pontes se poursuit avec la présence d'œufs jaunes minoritaires. Des pontes fraîches de couleur blanche sont également visibles. Sur les parcelles du réseau, 3 parcelles sur 6 sont concernées par la présence de pontes blanches et jaunes. Les pourcentages d'occupation des lambourdes sont proches de 20% dans les parcelles touchées. Il n'y a pas d'éclosions visibles dans le réseau pour le moment.
Le risque débute avec les premières pontes. Ces dernières vont se poursuivre lorsque les températures atteignent 10°C pendant 2 jours consécutifs. Le seuil de risque sur l'occupation des pousses par les jeunes larves varie entre 10 et 20% selon la présence d'auxiliaires (punaise prédatrices, chrysopes ).
Le risque sur les pontes se poursuit en cette fin de semaine avec la hausse des températures. Dans les parcelles atteintes, le seuil de 10% de pousses occupées est dépassé. Il s'agit de déterminer le risque dans chaque parcelle. A partir de la semaine prochaine, les observations devront se porter sur la présence de larves afin d'identifier le début de la période à risque pour les jeunes larves.
Il existe des produits de biocontrôle sous forme de barrière physique qui limitent le dépôt d'oeufs. Vous pouvez les retrouver dans la liste ci-dessous : http://www.ecophytopic.fr/tr/méthodes-de-lutte/biocontrôle Pour plus d'informations, vous pouvez également consulter les liens ci-dessous. Guide Eco-Fruits - Argiles (kaolinite calcinée) (inra.fr) Les argiles en arboriculture | Ecophytopic
Les punaises prédatrices comme les Orius sont des auxiliaires efficaces dans la gestion de la lutte contre les psylles. Pensez à favoriser l'aménagement paysager de la parcelle et préservez les auxiliaires dans le choix de vos interventions. Eviter l'excès de vigueur et l'excès de fertilisation azotée qui sont favorables aux insectes piqueurs suceurs comme les psylles.
Les stades de sensibilité du végétal ne sont pas atteints pour le moment. Les périthèces de tavelure ne sont pas matures.
Le début du risque est conditionné par 3 conditions :
- le stade phénologique de sensibilité doit atteindre C3-D pour les poiriers et C-C3 pour les pommiers
- les périthèces de tavelure doivent être matures
- l'humectation des feuilles doit être suffisante. Ce sont les pluies qui permettent la projection des spores de la litière vers les feuilles. La prophylaxie automnale permet de dégrader les feuilles et réduire l'inoculum. La contamination est ensuite possible si les conditions de températures et d'humectation des feuilles sont atteintes. Le risque est évalué selon la présence de tavelure en 2022.
Le tableau ci-dessous indique les conditions favorables aux contaminations selon Mills et Laplace.
Température moyenne | 7°C | 8°C | 10°C | 11°C | 12°C | 13°C | 15°C | 18°C |
Durée d'humectation nécessaire à la contamination | 18H | 17H | 14H | 13H | 12H | 11H | 9H | 8H |
La modélisation permet de déterminer les périodes et les niveaux de risque. Le modèle Rimpro sera utilisé lors de cette campagne avec le réseau des stations météo des producteurs de fruits.
Il n'y a pas de risque pour le moment.
Méthodes alternatives L'élimination des feuilles en hiver, par aspiration ou par broyage, réduit l'inoculum tavelure et donc l'importance des projections à venir. Le broyage est à privilégier par rapport à l'enlèvement des feuilles de la parcelle car il maintient la matière organique sur place. Il permet également d'accélérer la décomposition des feuilles. L'efficacité du processus est directement dépendante de la qualité du broyage qui doit être très fin et effectué en conditions sèches.
Pour en savoir plus, consultez la Fiche technique 11 du guide Ecophyto fruits : prophylaxie par gestion de la litière foliaire.
Eléments de biologie : L'adulte peut potentiellement pondre dans le bourgeon à partir du stade B lorsque les températures dépassent les 9°C. Ce sont les conditions pour commencer les détections des adultes par frappage. L'anthonome débute son activité avec des températures maximales de 10 - 12°C et des températures moyennes de 7 à 8°C. Les femelles déposent un œuf par fleur, à l'intérieur des bourgeons de stades B à D. Ce ravageur est souvent peu préjudiciable, sauf dans les parcelles à faible potentiel floral ou dans les rares parcelles à fort historique. En effet, la larve de l'anthonome va se développer dans la fleur qui dépérit sous forme de " clou de girofle ". Il peut également favoriser l'éclaircissage naturel en cas de forte charge. Il n'y a qu'une génération par an.
Le stade B, sensible aux anthonomes, est observé dans les parcelles. Les températures sont favorables pour débuter les frappages dans les parcelles sensibles.
30 adultes pour 100 frappages (2 rameaux battus sur 50 arbres) ou 10% des bourgeons présentant des piqûres de nutrition. Préférez les périodes les plus chaudes de la journée pour détecter la présence des adultes. Les zones à risques sont généralement proches des forêts.
Evaluer le risque à partir des frappages avec la hausse des températures de cette fin de semaine.
Favoriser la présence des prédateurs comme les oiseaux. La prophylaxie consiste à éliminer les clous de girofle contenant les larves au moment de la floraison pour réduire l'inoculum de l'année suivante.
Les premières fondatrices ont été observées sur 2 parcelles de poire du réseau. Il n'y a pas eu de signalement sur prunier ni sur pommier.
Les seuils de risque seront détaillés dans les bulletins suivants au fur et à mesure de la présence des foyers.
La hausse des températures de cette fin de semaine est propice à l'observation des fondatrices sur les jeunes bourgeons. A ce stade, l'identification des espèces est difficile. Les fondatrices sont des individus issus des œufs déposés à l'automne. Ils sont d'aspects globuleux et sont à l'origine de la multiplication des foyers. Dans le réseau, le risque débute en poirier mais reste nul en prunier et pommier.
Il existe des produits de biocontrôle sous forme de barrière physique qui limitent le dépôt d'oeufs. Vous pouvez les retrouver dans la liste ci-dessous : http://www.ecophytopic.fr/tr/méthodes-de-lutte/biocontrôle
Pensez à favoriser l'aménagement paysager de la parcelle pour les auxiliaires. Préservez les auxiliaires dans le choix de vos interventions. Eviter l'excès de vigueur et l'excès de fertilisation azotée qui sont favorables aux insectes piqueurs suceurs comme les pucerons.
Observations : Chambre d'Agriculture d'Alsace, Le Comptoir Agricole, FREDON Grand Est, les Producteurs.
Rédaction : FREDON Grand Est.
Bulletin édité sous la responsabilité de la Chambre Régionale d'Agriculture Grand Est. Dans une démarche d'amélioration continue de qualité de la surveillance biologique du territoire, la DRAAF assure un contrôle de second niveau sur l'ensemble du processus d'élaboration des BSV.
Coordination et renseignements : Joliane CARABIN - joliane.carabin@grandest.chambagri.fr
"Action pilotée par le Ministère chargé de l'agriculture et le Ministère de l'Ecologie, avec l'appui financier de l'Office Français de la Biodiversité, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto II+".